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Critique de The_Noir


Malraux, entre ici avec ta sublime prose.... dans le panthéon des poètes, poète que tu fus sans le savoir!
Oui, Malraux, historien de l'art, ministre, philosophe, esthète, critique, romancier, orateur, tu fus avant tout un prodigieux artisan du langage.

Malraux consacre le premier de ses trois tomes de la Métamorphose des Dieux à l'évolution de l'art de l'Antiquité à la Renaissance, un art qui sans relâche a servi de lien entre les hommes et leur(s) dieu(x), un art tout dédié au sacré somme toute. Il montre comment l'évolution à travers les millénaires de la pensée, de la foi et du regard que l'humain porte sur le monde s'est matérialisée dans la représentation : hommes, dieux, messagers divins, animaux et décor compris. Il s'attache autant à la manière, au style, au traitement du fond pictural qu'aux symboles représentés, c'est ainsi qu'il dégage le mieux cette évolution. le choix du thème, sa mise en forme, le medium privilégié par période(sculpture, enluminure, architecture, fresques etc.), la posture des sujets humains, les couleurs (l'utilisation de l'or notamment), tout y concourt à parler de l'homme.

Étonnamment, en cherchant à approfondir la subtilité de l'analyse historiographique, Malraux construit sa phrase avec toute la verve mais aussi la complexité nécessaire à aborder finalement ce qui dans la beauté reflète notre pensée du monde. Aussi son style nous force à relire les lignes ou les paragraphes précédents et là, ô stupeur, c'est la puissance du verbe qui nous saute à la figure, cet art de développer une période qui retourne son propos sur lui-même, qui tente de ramasser en une parole puissante un sens (le Sens avec un grand S même) dans toute sa magnificence.
Le miracle de son style est de trouver, dans les mots et surtout dans la tournure syntaxique, l'émotion qui émane des oeuvres et des courants de pensée analysés.

Oui, en cela, Malraux, toi qui sus porter cette émotion dans cette mélodie verbale qui t'est propre, tu fus poète.
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PS.: rédiger cette chronique m'effrayait... comment répondreau souffle de Malraux... et à l'attente d'un.e lecteur.trice babéliote. Je crains en avoir fait trop et bien sûr trop peu.
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