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Critique de gruz


gruz
26 février 2016
Marcus Malte nous invite à venir jouer aux cowboys et aux indiens. Mais avec cet auteur, rien n'est jamais qu'un banal amusement. Jeux de mots, jeux d'émotions, les deux nouvelles contemporaines regroupées dans ce recueil prouvent une fois de plus queMalte est un écrivain surdoué et par trop méconnu. Il faut dire qu'il délivre son art avec parcimonie ; la qualité remplaçant la quantité.

Initialement publiées individuellement dans Les petits polars du Monde, voici ces deux nouvelles rassemblées au sein d'un même ouvrage.

Deux histoires très différentes, deux manières de les conter très singulières. Une quarantaine de pages pour chacune, c'est peu quand on aime la magnifique prose de Marcus Malte, mais ce sont deux amuse-bouches de qualité en espérant goûter à un plat plus consistant dans un avenir proche (ceux qui ont lu, par exemple, Les harmoniques réclament avec insistance du rab au chef).

Première histoire entre comédie et tragédie, une manière de la raconter assez déstabilisante. On ne sait sur quel pied danser (est-ce pour éviter les coups de fusil de ces cowboys des temps modernes ?), tant le récit oscille entre situations noire et burlesque. Bref, une nouvelle comme une bonne définition de ce qu'est un humour noir qui se base sur de bien tristes réalités actuelles. Il faut dire que les scènes se déroulent dans l'état du Mississippi, le dernier à avoir aboli l'esclavage en… 2013. Il semble que la ratification n'avait jamais été officiellement signée… Une situation ubuesque, bien à l'image du registre utilisé ici par l'auteur.

Second récit, plus traditionnel dans le ton, plus noir. Plus touchant aussi. Une histoire de meurtriers, mais aussi d'amitié. Un récit mettant en scène de sales gars, mais la réalité est souvent bien plus complexe qu'il n'y paraît. le pincement au coeur ressenti en fin de lecture en est la preuve.

Quelques 80 pages c'est court, mais il ne faut jamais bouder son plaisir quand on a la chance de poser les yeux sur la prose de Marcus Malte. Ce Far West et ces deux nouvelles ne sont pas les plus marquantes de sa bibliographie, mais il serait malvenu de faire le difficile tant les qualités de l'auteur sont bien au-dessus de la moyenne, sa modestie dut-elle en souffrir.
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