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Critique de HermantM


Les châteaux ont une âme ou, plutôt, en leur suzeraineté, persistent celles qui ont contribué à leur histoire. Elles peuvent les hanter, rester attachées à leurs pierres, à leur parc, et ne jamais cesser d'en assurer une éternelle possession. Imaginez, en plus, qu'elles puissent s'incarner en une horde de biches et autres femelles de sauvagine, attendant leur heure pour résoudre certains mystères et protéger leur domaine sacré des intrusions profanes. Vous avez la toile fond du roman de Céline Maltère : La tour des Dames… car il s'agit d'approcher l'histoire du château de Randan, par la lignée de femmes qui l'ont aimé, habité et modelé au gré de leurs désirs artistiques et architecturaux, jusqu'à ce terrible incendie de 1925. Les époques se répondent puisque c'est la rencontre d'Abèle, chargée de narrer l'histoire de Randan, et d'Odélia, apparue pour l'inspirer dans sa perception, qui recrée la magie des lieux. Les deux femmes évoluent dans un monde infiniment poétique comme dans les oeuvres du peintre Alphonse Osbert (utilisé d'ailleurs en couverture). Univers féminin, onirique et enchanté, où l'homme, le chasseur, le taxidermiste, fait figure d'indésirable à bannir (ou pire : à punir !) car les bêtes le savent : la forêt leur appartient, qu'elles en soient fées ou simples sujettes.
Lire La tour des Dames de Céline Maltère, c'est accepter de se laisser porter dans un mode original et intemporel, où tout est possible… où le bonheur se distille avec des victoires sur le mal, sur l'injustice d'une réalité cruelle et ordinaire. Une vraie bénédiction, donc, que ce roman qui tranche dans la production littéraire fantastique actuelle, autant par son élégance que par son non-conformisme, où je m'ébahis de retrouver tant de belles références de mes émotions préférées : La Belle et la Bête…Antinéa… La Forêt des Lilas (mais qui, aujourd'hui, à part Céline Maltère et moi, pensons encore à cette enfant inconsciente courant après la beauté des lilas ?).
Un conseil : lorsque vous commencerez cet ouvrage, passez-vous en sourdine la chanson ancienne de « La Blanche Biche » et vous serez tout de suite dans l'ambiance…
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