AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yassleo


Ecriture redoutable d'efficacité. Brute. Directe. Foudroyante.
Ecriture à l'image de cette petite barbare (librement inspirée de la terrifiante affaire Halimi). De celle qui a séduit sa victime pour la laisser en patûre à ses bourreaux, sans trembler, sans regret, sans pitié.

Pas de prénom pour cette jeune fille. Ça me plaît. Dépersonnalisons la cruauté. Assez logiquement, je n'ai pas perçu le moindre soupçon d'empathie poindre le bout de son nez à cette lecture. Pas même un moment de doute ni de tentative de compréhension de ce geste gratuit. Mon sentiment n'est que mépris, aversion et froideur.

J'ai lu, j'ai écouté, j'ai entendu le parcours servi comme alibi. Un père glandeur, une mère dépassée mais aimante à sa manière, une enfance au milieu du béton. No repère, no perspective d'avenir. Juste des rêves, des livres. Puis la mauvaise rencontre, l'influence du bad boy au pouvoir hypnotique sur une ado déjà fragilisée, la tentation d'un fric facile. Enfin la chute libre jusqu'à l'irréparable : petite délinquance, vols, prostitution, complicité de meurtre. Avec en atout du jeu macabre, les cartes de la jalousie, de la rancoeur, de la colère contre une société jugée corrompue et dégorgeante d'injustices et d'inégalités.

Les mots fusent. En un style qui accroche, qui alpague le lecteur. Et bam : la petite barbare a encore frappé. A nouveau, elle a appâté une victime dans ses filets : moi. Alors j'encaisse les coups portés par des mots enragés, haineux. Par un ton vindicatif et empli de hargne. Des phrases comme des gifles. Les coups portent oui. Mais pas de syndrome de Stockholm à l'horizon : que dépit et écoeurement en sortant des griffes de la donzelle.

Puis essoufflée d'avoir déversé ce trop plein de haine, le calme après la tempête semble se présenter à ce cerveau aussi perturbé qu'épuisé par tant d'animosité. Car la société, celle-là même qu'elle vomissait, dénigrait, décriait, persiflait, lui donnera une seconde chance. Le ton s'adoucit alors, la perspective d'une vie meilleure à construire naît timidement.
Alors? Nouveau leurre ou début de lucidité..?
Commenter  J’apprécie          450



Ont apprécié cette critique (43)voir plus




{* *}