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Critique de Crossroads


- Bonjour Dr Knock ! Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment mais j'éprouve l'irrépréssible besoin de lire du sombre , du glauque , du cafardeux tout en voyageant à moindre cout...C'est grave Docteur , hein , dis ?
- Cherchez pas mon p'tit Monsieur - ça fera 30 euros - , cas ultra classique de Mankellite aigue - ça fera 35 euros- , le plus simple est d'y succomber ! Ah oui , je ne vous l'ai pas dit , ça fera 40 euros , en vous remerciant...

Tout d'abord , l'énorme coup de gueule : COUP DE GUEULE ! Marre de ces quatrieme de couv' qui vous gachent le plaisir en vous balançant tranquillement les trois quart de la moitié de l'intrigue au carré ! A boycotter !
Le Cerveau de Kennedy divise , à juste titre . Un theme fort au méchant gout d'inachevé .

Louise Cantor , quinquagénaire , suspend ses fouilles archéologiques dans le Péloponese pour rejoindre son p'tit poussin de 24 ans , Henrik , à Stockolm . Hum , hum , si l'on remplace le n de Cantor par un s , on obtient Castor ! Hasard , coincidence , je ne crois pas non ! Quel rapport me direz-vous ? Aucun ! On a le droit d'aimer les animals quand meme ! Aie , pas la tete....
La compagnie aerienne Mortu Air assure comme d'hab' . le retour en Suede est prometteur , n'était ce leger petit tracas de retrouver son unique enfant mort dans son appartement ! Suicide d'apres les experts ELLEAYPIDI , AMI-AMI , VERPEPERS...assassinat selon Louise ! Ni une ni deux , le temps de verser trois larmichettes et d'écluser autant de remontants et la voila lancée sur les traces de son défunt fils histoire de la conforter dans ses macabres supputations !

Mankell doit etre un fan absolu de Desireless et de son mythique ( et seul recensé à ce jour ) tube : voyaaaage , voyaaaage . Grece , Suede , Australie , Espagne et Afrique ! Autant de pays survolés en avion que descriptivement parlant . Etonnant de la part d'un gars habituellement capable de vous faire chopper un rhume carabiné à la seule lecture de ses magistrales évocations hivernales . Des paysages faisant généralement partie intégrante du récit et qui se retrouvent , une fois n'est pas coutume , relégués au second plan à défaut d'etre caricaturaux au possible quand ce n'est pas totalement inexistants . Dommage .
Là , on se dit que Mankell a mis le paquet sur la psychologie des personnages . Si , si , j'y crois encooooore ( Lara Fabian ! Aaaah , tu m'as fait rever Lara , rever de strangulation , allez savoir pourquoi...) ! Ouin , ouin , ouin , ouin...Bis répétita , Mankell nous offre quelques rares personnages se partageant le triste privilege d'etre soit lache , soit passif , soit transparent quand ce n'est pas les trois à la fois ! Aron , ex-mari solitaire , fantomatique et itinérant ne parvient pas à susciter le moindre interet . Henrik , fiston suicidé de 12 balles dans le corps ( nan , je l'ai pas dit ) apparait comme totalement étranger à sa mere pourtant supposée proche . Que chacun ait ses petits secrets , rien de plus normal . Mais de là à vouloir maladivement cacher sa véritable nature aux yeux de ses proches , abracra , abracardra , excessivement extravagant ! Aucune empathie ressentie à la découverte de ce jeune homme pourtant en quete d'un monde meilleur .
Et Louise alors ? Intrépide , courageuse et fonceuse ? Ben non...Louise se laisse porter par les flots au gré des multiples révélations glanées ici ou là dans un bouquin sponsorisé par le guide du routard . Une mere avide d'authenticité et de vengeance qui semble avoir fait de la fatalité son maitre mot ! J'exagere , il lui est arrivé d'influencer le récit mais jamais à moins de 5 grammes . En effet , une nouvelle passion a mettre au crédit de cette mere dévastée : l'alcool à profusion , seul remontant capable de la faire réagir plutot que subir . Vous avez dit caricatural ?
Mais que vient foutre ce Kennedy dans l'histoire ? Il semblerait que son cerveau , enfin ce qu'il en restait , ait disparu des archives Américaines afin qu'il ne révele de compromettantes vérités . Il s'agit donc d'une métaphore portant sur ce que l'on cache au public afin de le laisser dans l'ignorance la plus totale .
Le sujet promettait un roman autrement plus enlevé . le sida , fléau gangrénant un continent deja exsangue , et les enjeux pharmaceutiques qu'il génere méritaient une histoire beaucoup plus construite et cohérente . La trame suscite un engouement plutot relatif . Les personnages la desservent dans leur grande majorité . L'on feuillette un véritable catalogue de la nature humaine dans ce qu'elle a de plus sombre . Menteur , violent , manipulateur , opportuniste , pervers...l'homme dans toute sa splendeur . N'en jetez plus , la coupe est pleine...
Alors pourquoi mettre trois étoiles ? Primo , je fais ce que je veux ;) Deuxiemo , si l'enthousiasme généré par un tel auteur s'avere modéré , le Cerveau de Kennedy n'est pas un mauvais roman . Il se lit facilement mais laisse un prégnant gout d'amertume au regard du talent habituel de l'auteur...qui n'est jamais aussi bon , dans le polar , qu'assisté de son fidele et attachant Wallander !

Le Cerveau de Kennedy ne mettra pas , hélas , le votre en ébullition...
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