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Critique de isa-vp


Quand il se lance en 2011 dans ce travail dantesque de traduction de Mein Kampf, écrit en 1924, Dominique Mannoni ne se doute pas de l'opprobre qu'il va s'attirer au sein des milieux intellectuels, durant les 9 ans que durera cette entreprise.



Dans cet essai, il soulève des interrogations passionnantes, comme celle d'adapter ou non le texte à la langue et à la compréhension du lecteur français. Car cet essai d'Hitler est tellement simpliste et confus que le traducteur hésite entre retrouver le propos lisible derrière le verbiage ou laisser telle quelle, la parole alambiquée et dévoyée du futur dictateur. C'est l'éditeur Fayard qui tranchera.

Viennent ensuite les détracteurs qui l'accusent de remettre en avant, alors qu'il semblait être tombé dans l'oubli, un ouvrage nocif, symbole de la doctrine nazie. Mais qui sont les lecteurs susceptibles d'être convaincus par ce « bourbier verbal » ?

L'auteur, traducteur d'une quarantaine d'études et de témoignages historiques, analyse également la linguistique nazie qui, en usant d'allusions confuses et de répétitions obsessionnelles, détourne la langue allemande.

Dans la dernière partie de son ouvrage, il examine tout ce qui, dans le discours de l'extrême droite contemporaine et dans les tendances complotistes, est inspiré du livre d'Hitler. Car on sait aujourd'hui où conduit la banalisation d'une parole haineuse et raciste et c'est glaçant.



Débattant de tous ces dilemmes et de sa façon de les appréhender, Olivier Mannoni, nous éclaire, avec ce court essai, sur l'importance de cette nouvelle traduction du livre fondateur du nazisme. Il détaille l'apport essentiel que représente, pour les générations actuelles et à venir, l'étude Historiciser le mal qu'en ont fait les historiens, en développant pour chaque chapitre, une analyse critique et une déconstruction scientifique de Mein Kampf.

Alors à la question « Fallait-il traduire Hitler ? » la réponse est oui, absolument oui et je n'ai pas le moindre doute que cet essai vous en persuadera.
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