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Critique de didier_paris


Ravage de Ian Manook

Ian Manook écrit ici une magnifique course poursuite, ou plutôt une traque à travers les Territoires du Nord Ouest canadiens, de janvier au 17 février 1932.
En décembre 1931, l'inspecteur Walker, de la Gendarmerie Royale Canadienne, veut vérifier la licence qui donne droit de chasse à un trappeur du nom de Jones. Il est dénoncé par deux Loucheux ou Querelleurs (c'est ainsi que les colons nomment les indiens) qui le soupçonnent de ne pas l'avoir, de chasser sur leur territoire et d'être donc un concurrent illégal.
Dans ce far west canadien, isolé de tout, la loi est celle de la nature immense, indomptable, dangereuse, et celle des trappeurs, des hommes durs et habitués aux conditions de vie difficiles, des hommes de commerce, et surtout des bois et des rivières.
Celle de l'Etat est difficile à faire respecter et le contrôle va mal tourner (un homme meurt et un autre est blessé) et Jones s'enfuit.
Nous sommes en hiver, et Walker, homme de principe, va organiser la poursuite et mettre des moyens considérables pour arrêter Jones, et nous voilà embarqués sous le blizzard, les tempêtes de neiges, à traîneaux entre Aklavik sur la Pell river et la Rat River vers les innacessibles Richardson Mountains.
La nature est gigantesque, blanche et mystérieuse, tourmentée, froide et dangereuse. Pour survivre dans ces toundras, il faut être rusé, patient, prudent et Jones est tout cela.
Face à des équipes en traîneaux, bien équipées, ravitaillées par l'avion de Wright, il va faire preuve de génie, de ruse, d'intrépidité. Pendant un mois et demi, le roman raconte cette chasse à l'homme, et rien d'autre.
Ian Manook écrit des personnages forts, des hommes et des femmes chargés d'un passé qui fait qu'on ne les juge pas tant l'histoire du monde et ses horreurs, ses misères s'immiscent dans ces lieux perdus.
Quant à Jones, c'est un mystère que dévoile Manook en fin de livre. Cette chasse à l'homme, qui a réellement eut lieu, prend un air de mythe, on pense à Moby Dick...
Dans ce superbe roman assez court de 340 pages, on y croise des loups, des caribous, des bisons. C'est une équipée sauvage, qui nous plonge dans une nature immaculée face aux reliefs vertigineux. On ne s'ennuie jamais, car Il s'y passe toujours quelque chose.
Après cette lecture on a cette impression d'avoir traversé un continent entier, dans le froid, les pieds enfoncés dans la neige, épuisé. Ceux qui aiment le style "nature Writing" (je ne sais pas comment le dire en français) dont je fais partie vont être gâtés !
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