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Critique de Ellane92


Mauvaise journée pour le commissaire Yeruldelgger : il est arrêté par la "police des polices" mongolienne pour le meurtre d'une ex-escort girl avec laquelle il avait précédemment travaillé. Rapidement relâché, il n'en est pas moins surveillé et interdit sur cette enquête. Comme a priori, il n'est pas vraiment le genre d'homme à faire ce qu'on lui dit, en trainant les pieds et les oreilles dans le quartier où vivait la défunte, il apprend qu'elle aurait adopté un petit garçon des rues, qui, depuis, a disparu. Il aurait été vu, peu de temps avant sa disparition, avec Gantulga, un jeune garçon des rues envoyé par Yeruldelgger au septième monastère des moines Shaolin.
Oyun, elle, se charge de l'enquête officielle de son équipe : un homme à cheval a été retrouvé au milieu de nulle part, écrasé sous un yack ! le militaire qui l'accueille au milieu de ce nulle part devient très vite son amant…
Un arménien passionné par les charognards qui volent dans le ciel mongol avertit Yeruldelgger de sa découverte du cadavre d'un homme encastré dans la falaise. Alors même qu'il essaie de l'en enlever, il se fait attaquer par un commando qui se déplace en hélicoptère.


Mon avis sur Les temps sauvages va aller un peu à contre-courant des critiques précédentes. Si ma première impression était bonne, j'ai au final peu gouté ce second opus des aventures du commissaire mongol, que j'ai trouvé un peu "surfait".
Si je prends deux des personnages principaux, Yeruldelgger et Zarza, par exemple, ce sont des surhommes (pour le coup, ça marche également pour Oyun, une sur-femme ?). D'abord, ils ont eu des expériences malheureuses, ce sont des hommes extrêmes habitués à la violence, ils ont perdu des êtres chers, ont connu une meilleure position auparavant. Ils résistent à la souffrance, à la fatigue. Ils ont dans leur famille le chef des services secrets de leur pays respectif (le père de la femme de Yeruldelgger, et "L'oncle", c'est-à-dire le mari de la mère, côté Zarza ; chez moi, ça fait beau-père, match nul balle au centre), hommes qui ont tourné plus ou moins ouvertement à la crapule et dont le principal passe-temps semble être de manipuler nos deux héros. J'arrête là les points communs, je vais encore les confondre (non, je rigole, je trouve Zarza très sympathique !).
Si je prends le troisième personnage principal, Oyun, ben, à part que c'est une femme avec a priori ce qu'il faut là où il faut, c'est à peu près la même, les relations avec des gens haut-placés en moins : super forte dans l'action, avec un lourd passif, et avec la peau aussi coriaces que ces messieurs !
Dans les temps sauvages, côté action, on trouve, pêle-mêle : des hélicos, des balles qui fusent, des situations extrêmes (en même temps, le düüdz, ça n'aide pas!), de la manipulation en veux-tu en voilà, des ripoux de partout qui font du trafic d'enfants en profitant des frontières de la Mongolie avec la Russie et la Chine, des moines Shaolin (ouais !!), des fusillades au plein coeur du Havre, et j'en passe… Comme dans les grands films hollywoodiens, ça fait un peu trop pour moi.
Il y a aussi de l'humour, souvent noir, ou du comique de répétition. le fait que le tout Oulan-Bator connaisse la couleur des sous-vêtements que vient de s'acheter Oyun, j'ai trouvé ça drôle les trois premières fois. Après, quand c'est le sujet de discussion des nomades au plein milieu de nulle part, ça me lasse.
Ceci dit, les chapitres ultra-courts (personnellement, je pense qu'on aurait pu en réunir quelques-uns sans que le récit n'en souffre) donnent du rythme à l'histoire. Je n'ai pas compris l'intérêt des titres des chapitres, qui reprennent, avec plus ou moins de bonheur, une des dernières phrases du chapitre, mais j'ai fini par m'y habituer. L'enquête, les enquêtes devrais-je dire, sont menées tambour-battant par trois personnages dans des endroits très différents, aussi bien en Mongolie qu'en Russie ou en France (où les repas pris étaient fort alléchants !). J'ai apprécié également le côté dépaysant et "exotique" de la Mongolie comme lieu de déroulement du livre, avec ses nomades, sa capitale polluée, sa gastronomie (entre la tête de chèvre ou le thé noir accommodé de sel, de farine, et de beurre de yack rance !!), ses zones dépeuplées, sa corruption, ses noms à coucher dehors.

En bref, je ne suis pas vraiment conquise par ces Temps sauvages, et si j'avais pu caresser l'idée de vacances en Mongolie, et bien, ce livre ne m'en donne pas vraiment l'envie. C'est dommage pourtant, il commençait bien !
Quoiqu'il en soit, je remercie Babelio et son opération privilégiée organisée en partenariat avec les éditions Albin Michel pour cette découverte et leur confiance.
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