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Critique de Arakasi


Nous sommes en Angleterre en 1520 et le roi Henri VIII a le feu aux fesses (pour ne pas dire autre part). Il brûle pour la belle Anne Boleyn qu'il culbuterait bien sur son royal lit. Pas de chance, la belle joue les vertueuses et refuse de se laisser séduire tant que le monarque n'aura pas divorcé de son actuelle épouse, la plantureuse et caractérielle Catherine d'Aragon. Mais le pape, ce vieux ronchon, refuse de valider le divorce et les conseillers de roi Henri désespèrent de trouver une solution pour apaiser les appétits charnels de leur suzerain et donner, par la même occasion, un héritier à la couronne.

Or voici que surgit de l'ombre un homme aussi curieux qu'imposant : Thomas Cromwell, ancien homme de confiance du cardinal Wosley, tombé en disgrâce pour n'être pas parvenu à faire pression sur le pape. Etrange personnage que ce Cromwell… On le dit venu de la fange, fils de forgeron, ancien marin, ancien mercenaire, ancien comptable, homme de ressources assurément, à la tête bien faite et aux énormes pognes d'assassin. Par la grâce d'une intelligence aigüe et d'une volonté de fer, il saura s'élever au sein de la Cour des Tudors, véritable panier à crabes, jusqu'au sommet de l'Etat.

J'ai commencé ce roman sur un malentendu. J'étais persuadée de lire un roman sur Oliver Cromwell, le lord Protecteur et principal investigateur de la Révolution anglaise. Ignare comme je suis en Histoire Anglaise, il m'a fallu plus de cent pages pour réaliser mon erreur (« Tiens, c'est curieux, c'était pas un siècle plus tard la révolution ? Il aurait eu quel âge ? Euh… cent soixante-dix ans ? ») Mais le temps que je revienne sur terre, j'étais déjà bien accrochée et je m'étais prise d'intérêt pour ce dense et ambitieux roman historique.

Il faut reconnaître cela à Hillary Mantel, elle ne prend pas ses lecteurs pour des crétins. « A l'ombre des Tudors » est un livre qui se mérite : il faut se concentrer pour suivre et démêler en compagnie du subtil Cromwell cet imbroglio de querelles, trahisons, alliances, et complots. La reconstitution de l'époque est fascinante et, malgré un style un peu difficile d'accès au premier abord, quoique fort beau, on ne peut qu'être captivée par cette vaste fresque historique, pleine de vie et de violence. Les portraits des hommes qui la traversent sont finement esquissés, en particulier ceux d'Henri VIII, monarque versatile obsédé par le désir d'être aimé de tous, et de Thomas More, son redoutable chancelier et principal adversaire de Cromwell à la langue dangereusement bien pendue. le protagoniste principal, quant à lui, s'avère charismatique et intriguant sous ses dehors de brute calculatrice au point que l'on se prend à redouter la terrible fin qui l'attendra d'ici quelques années. Je finis donc ce premier tome très satisfaite et ne tarderait pas à mettre la main sur la suite, même si ma curiosité est surtout éveillée par le roman écrit par Mantel sur la Révolution française dont le premier volume sortira en France la semaine prochaine.
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