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Critique de Lovise


Un petit bijou que ce roman !
La trame de cette histoire semble à priori très simple : un gardien et son prisonnier qui, peu à peu, tissent des liens d'estime et d'amitié. Cela sur une sombre toile de fond politique, celle d'un usurpateur sans scrupule prêt à assassiner un enfant (plus précisément : 19 enfants et adolescents) pour s'emparer du trône.
Tout en fait, trame, intrigue, personnages, paraissent simples de prime abord. Mais ne vous y trompez pas : tout ici est à double sens, ou tout au moins à double fond.
On est tout de suite happé par l'histoire, que l'on suit avec un intérêt croissant jusqu'à son terme. Les personnages principaux sont extrêmement attachants , Emmanuel de Louvars « d'une implacable droiture », pour qui le devoir passe avant tout mais qui n'en a pas moins des sentiments et des révoltes intérieures. Oleg le maudit (oui, celui qui donne son titre à l'histoire), ce vif-argent, si jeune, un poil rebelle, dont l'extraordinaire courage lui attirera très vite l'estime de tous, et enfin le vieux Salvius, tellement humain, qui ici porte à la fois les doutes, les questions, les pincements au coeur du lecteur.
Les pages défilent et l'on est totalement pris dans l'intrigue. On éprouve une certaine crainte vis à vis d'Emmanuel de Louvars tout en admirant sa droiture et son honneur, on frémit de dégoût devant cet abominable instrument de torture qu'est le bracelet vert, qui lue lentement son porteur (trois ou quatre ans, c'est assez long pour vous ?) tout en lui faisant subir d'atroces souffrances, on a envie de cracher de mépris aux pieds de ce régent fourbe et mesquin avec son odieuse chasse à l'enfant et le piège inexorable qui se resserre autour du dernier héritier du trône de Systèle.
Mais on rêve aussi des sentiers inexplorés de la pointe de l'île, de sa population dite « barbare » et de son chef, le mystérieux Rilor dont on sait seulement qu'il a de longs cheveux roux. Rilor et ses non moins mystérieux bateaux-sirènes. On frémit en imaginant la garde soulte (des tueurs implacables et comme dépourvus de toute humanité) sortir de la nuit, avec ses torches, ses peaux de loups. On imagine si bien la forteresse inexpugnable de Louvars, ses hautes tous sombres, sa cage rouillée sur les remparts au-dessus desquels volent les corbeaux. Et sa herse qui fait un bruit si épouvantable chaque fois qu'on la relève. On secoue la tête, incrédules et atterrés, en se demandant comment Oleg a bien pu commettre un crime aussi barbare, aussi ignoble, un acte monstrueux qui semble si peu lui ressembler ?
Les pages défilent, l'intérêt ne faiblit jamais et lorsque survient le coup de théâtre de la fin (pas du tout celui que j'attendais, personnellement), eh bien… pour ma part j'ai fait comme Emmanuel : j'ai écarquillé les yeux et comme lui je me suis dit : « Hein ?! Et ça m'a échappé, depuis le début ? ». Eh oui car voilà l'ultime force de l'auteur : comme son histoire, son style parait naïf, le récit est présenté comme un conte, on sourit, on sourit… et on ne voit pas que l'apparente simplicité voile à merveille une vérité qui se tient pourtant là, sous vos yeux, depuis la première page.
Une fois le livre refermé ne subsiste qu'un regret : celui de ne pas pouvoir lire d'autres histoires de Systèle : les amours de la reine Valine, l'avenir d'Emmanuel, le règne de Renaud, les guerres de Rilor… On referme ce livre le coeur plein de nostalgie.
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