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Citations sur Boris Vian : Le sourire créateur (13)

D'une écriture légère, bleu clair, il note les premières phrases de "L'écume des jours". Il aligne ces mots qui semblent dictés par un autre.
Il écoute sa voix.
Il scande sa jeunesse, au rythme du jazz. Il laisse sa vie s'écrire dans une écume d'encre.
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À jouer ainsi d'un soir sur l'autre, il en néglige son cœur qui bat la chamade, il en omet la prescription des médecins. Bien évidemment, il ne laisse rien paraître de sa fatigue. Indifférent à tout, il s'enivre de jazz. Il substitue à son souffle défaillant un mur de son qui le met peut-être à l'abri des bruits du dehors. Oui, grâce au jazz, il met son mal en sourdine, il résiste à cette foule qui l'encercle et le bouscule. Il se contente d'être là.

p.131
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En musique comme en littérature, il joue de sa vélocité pour "faire dire aux mots tout ce qu'ils ont à dire".
Jean Clouzet, Boris Vian

p.107
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Vian aime cette sensation immédiate que procure la peinture et dit souvent : "Il faudrait que l'on pût avancer dans un tableau comme dans un livre."

p.104
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La moindre trouvaille le conforte dans cette idée de vivre en bonne intelligence avec les choses. Il ne cesse de redéfinir son périmètre spatial et verbal et s'amuse des quiproquos qu'occasionnent ces objets qu'on dit inanimés et qu'il prend volontiers au mot...

p.220
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La science-fiction, que Vian définit comme un "dépaysement de la logique", lui permet en outre de concilier imaginaire et mathématique, fabulation et précision technique. "Penser aux choses auxquelles les autres ne penseront pas", tel est, en effet, le leitmotiv de ce familier de l'anamarphose et de l'analogie. Au club des savanturiers, nul besoin de se prendre au sérieux ni d'établir des hiérarchies entre cultures et savoirs. Pour Vian, c'est le moment rêvé de s'éloigner d'un milieu littéraire trop peu créatif à ses yeux...
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À vingt-six ans, Boris Vian constate ce double paradoxe. Plus on se réfère au réel, plus la fiction se précise. Et plus on libère les mots de leur registre habituel, plus on les réconcilie avec leur sens premier. À aucun moment, il ne lui viendrait à l'esprit de ne pas jouer le jeu de la fiction, de préserver ses personnages, en l’occurrence Colin et Chloé, des retombées matérielles de cette nouvelle dimension. Pas plus que la lampe d'Aladin, la pantoufle de vair de Cendrillon ou le fuseau de la Belle au bois dormant, le nénuphar de Chloé n'appartient à celui qui l'a créé. Proliférant où bon lui semble, parasitant jusqu'à l'asphyxie le corps de sa victime, cet intrus déclenche un compte à rebours qui va de la pulsion de vie à la pulsion de mort. Cette notion de course contre la montre, inhérente à toutes les futures œuvres de Vian, est aussi une course contre soi-même.

p.92
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"Chaque souffle dans ma trompette épuise ma vie", note-t-il avant d'oublier les bonnes résolutions de la veille.
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Plus tard, on lui reprochera son éclectisme, sa facilité d’écriture, son humour distancié. On le dira anarchiste, évadé volontaire d’une réalité trop étroite à ses yeux. On le classera parmi les inclassables, sans savoir qu’il n’a jamais cru en une littérature réduite à sa forme imprimée. Multiple et pluridisciplinaire, marginale et singulière, son approche des mots, des sons et des choses révèle que la culture écriture n’est plus ce qu’elle était, que la narration – ou ce qu’on désigne comme telle – pourrait bien être à la veille de changements tout aussi radicaux. Par ailleurs, il aime trop écrire pour considérer tout nouveau mode d’expression, quel qu’il soit, comme un genre mineur.
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En bon ingénieur ès lettres, il vit avec une étonnante facilité la vie des mots, la vie des autres, la vie des choses. […] Bien évidemment, il modifie tout ce qui l’environne, sa bibliothèque, ses livres, ses tableaux et les statuettes qu’il sculpte à ses temps perdus. Il réussit toujours à se constituer plusieurs univers en un seul, à œuvrer de ses mains bien avant de noter quoi que ce soit, à faire corps avec l’instant présent que certains vivent si mal ou si peu…
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