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Critique de VanessaV


"Le rire d'Épicure" de Yan MARCHAND et illustré par Jérémie FISCHER provient de la maison d'édition Les petits Platons. C'est toujours un plaisir de la suivre même si je n'en parle pas assez.
Le parti-pris est toujours le même: proposer une biographie sélective d'un philosophe. Sélective car la collection n'est pas encore complète mais aussi car ce n'est pas forcément toute la vie de l'homme (ou de la femme) qui est présenté. Les dates apparaissent sur les rabats de couverture, le texte, lui, se concentre sur ce qui, dans la vie et les actions de cet homme, va l'amener à réfléchir différemment.
Le lectorat cible est la jeunesse, bien avant leur première approche de la philosophie au lycée. Cependant, toutes les propositions ne sont pas aussi accessibles que celle-ci. Est-ce parce qu'elle mêle la philosophie avec des références de mythologie grecque? Peut-être.

Épicure passe son enfance baigné par les superstitions maternelles. Mais curieux, lecteur des oeuvres philosophiques de la bibliothèque paternelle, il émet des doutes.
Yan MARCHAND a la bonne idée de mettre en scène les dieux de l'Olympe pour parler de ce jeune homme. Les dieux se liguent pour prouver leur présence et contredire Épicure au fur et à mesure de son influence sur les autres hommes. Zeus, Poséidon, Arès, Hermès, mais aussi Aphrodite, Peithô, déesse de la persuasion ou Éris, déesse de la discorde envoient les obstacles, douleurs, drames.
Épicure est envoyé au service militaire pour contrecarrer ses premières approches philosophiques mais rien n'y fait. Ni la guerre dans sa ville natale, Samos, et la destruction de sa maison. Ni la famine ou les désastres en mer. En écoutant Nausiphane, philosophe, il s'assume critique et croit que les phénomènes naturels sont des conséquences physiques et non divines. le principal est la matière, les grains de poussières, les atomes.
Et puis même le trop, le luxe ou les actes ou sentiments de ses proches ne peuvent l'atteindre. Épicure prône le plaisir mais aussi le principe de se satisfaire de ce que nous avons, vivre dans la mesure et ne pas croire en l'offense.

La philosophie apparait comme une réflexion critique sur la foi et les superstitions: les dieux ont été créés pour effrayer. Ils sont dits "bienheureux", si tel est le cas, ils ne connaissent aucun souci donc ne sont pas à même d'arbitrer la vie humaine ou sinon ne sont pas des dieux. Même les aptitudes d'Épicure sont voulues par eux, alors il est libre de penser, ainsi n'a-t-il pas besoin d'eux pour dicter ses actes.

Le choix iconographique de cette collection est toujours d'offrir des illustrations réalistes au récit mais avec une fantaisie dans la représentations, un début d'abstraction. Jérémie FISCHER joue beaucoup avec la démesure des dieux. L'architecture et les phénomènes naturels forment un tout. Et les hommes, souvent de profils, se manifestent dans leur interactions: encadrées, détourées, ancrées dans les murs. C'est lisible et intriguant.
Lien : https://1pageluechaquesoir.b..
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