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Critique de Gruizzli


J'ai eu deux surprises en lisant cette BD : déjà de retrouver Yannick Marchat dont la BD Albin et Zélie m'avait beaucoup plus, mais aussi de trouver cette histoire assez longue et moins intéressante que je n'aurais cru.

La question de la paternité tardive est une question épineuse sur laquelle j'ai un avis et sur lequel je conçois que tout le monde n'est pas d'accord. Ici l'auteur va devenir à nouveau père à 48 ans, de sa nouvelle compagne. Je suis resté assez distant de l'histoire malgré des premières pages franchement très sympa sur le changement de vie qu'il a connu. La faute en incombe au personnage, assez souvent désagréable et même dur avec sa compagne, ce qui me l'a fait passer vite pour un gros con. Je pense que le souci vient du traitement par l'auteur, qui a voulu mettre en avant les difficultés et les réticences qu'il a eu avec cette paternité. Il a donc sélectionné les moments de tensions pour le représenter, mais faute de moment pour contrebalancer et développer la relation qu'il a avec sa compagne, on le ressent comme un gros con de mec. Je pense que ce n'est pas le cas et c'est uniquement dû à ce qu'il montre.
C'est un choix un peu malheureux pour ma part, puisque jusqu'à la toute fin, j'étais franchement pas en empathie avec lui. Il me paraissait l'archétype du gros con mâle fier de ses valeurs et de son nom, presque dominateur sur sa compagne. Ce n'est qu'à la fin que j'ai senti qu'il s'agissait d'un portrait à charge (sans doute voulu) qui ne reflète que partiellement tout le reste : les doutes, la peur, l'incompréhension. La relation avec son fils ou son ex compagne sont trop vite balayés, il manque des moments d'intimités avec sa nouvelle compagne dans lesquels on sent leur complicité. Ca aurait permis de comprendre ces passages où il est imbuvable comme des moments d'éclats, les phases où ca pète parce que c'est un peu trop.

Ajoutons que j'ai été réticent face au dessin, au point d'être surpris en découvrant que l'auteur à pondu Albin et Zélie. Il y a une vraie différence de traitement et pas à l'avantage de cette BD, qui me semble venir d'une volonté de coller à des têtes existantes. Ca ce sent que parfois ça fait forcé et les passages à la fin, lorsqu'on voit le monde changer selon ce que le personnage ressent m'ont semblés d'un coup plus pertinents. Peut-être aurait-il fallu aller dès le début dans un dessin plus déjanté, plus libre et moins collé à la réalité. A mon sens, le récit y aurait gagné en force.

Donc voila, BD moyenne pour moi, la faute à un traitement et à un dessin qui ne me conviennent pas, mais avec un récit qui sait être touchant sur des questionnements d'un homme de cet âge. Une nouvelle paternité, un renouvellement de sa vie, la peur de la mort alors que des proches disparaissent et également la question de la famille (l'ancienne et la nouvelle). le traitement ne m'a pas convaincu, mais c'est une BD qui a des choses à dire et ça peut parler à bon nombre de personnes.
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