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Critique de berni_29


Sugar Run, c'est l'histoire de Jodi McCarthy. Elle a passé plus de la moitié de sa vie en prison et pourtant elle n'a que trente-cinq ans.
Nous sommes ici dans l'Amérique profonde, celle de deux mille sept. A-t-elle profondément changé depuis lors ? Pas si sûr...
Jodi est encore jeune. On pourrait se dire que tout est encore possible pour elle. Elle découvre un autre monde en sortant de cette prison de Jaxton après dix-huit ans de détention. Que serait-ce aujourd'hui du monde qui nous entoure, de son accélération... ?
Jodi est jeune, tout est encore possible pour elle, revenir là où le fil de son existence s'est provisoirement interrompu ; ce serait si simple, tellement simple si dans nos existences nous pouvions faire un arrêt sur image, reprendre le cours des choses un peu plus tard là où les choses se sont provisoirement arrêtées...
Sugar Sun, c'est la joie simple des nouveaux départs.
Jodi revient et il lui faut rattraper le temps.
Jodi décide de revenir sur ses pas, vers les siens... En Virginie. Dans son voyage, elle invite Miranda, rencontrée quelques jours auparavant. Il y a quelque chose de fusionnel entre les deux femmes. Pas facile là-bas quand on veut marquer sa différence... Son frère le lui fera cruellement comprendre.
Souvent les livres que j'aime me ramène à des scènes de films que j'ai aimés. Ici lors de certaines pages, j'ai pensé à Thelma et Louise... Il y a en effet une sorte de road movie dans la façon que Jodi a de revenir à la vie, traverser sa vie... Traverser sa vie avec d'autres personnes chères...
Jodi se demande si on peut protéger quelqu'un de son passé. Ici j'ai trouvé cette idée très belle et magnifiquement explorée...
Jodi avance dans cette histoire, elle est incapable de dire si le soleil se lève ou se couche et nous aussi.
Dans les yeux des personnages, il y a parfois un mélange de souffrance et de haine. Parfois l'amour se faufile dans ce qui reste de faille pour s'y faufiler, et c'est beau.
Les personnages ressemblent à des papillons qui se cognent contre la lumière derrière une fenêtre.
Jodi est poursuivie par son destin. Il ne suffit pas de quitter une cellule de prison pour laisser derrière les barreaux son passé. Ce serait si facile...
Jodi a parfois l'impression de transporter avec elle quelque chose d'encore lourd, comme un fardeau, un pan détaché de son passé, non pas comme une dérive des continents, mais comme un morceau de sa prison, sa cellule qui dériverait derrière elle, rattachée à elle par un lien invisible, un poids insurmontable qu'elle porterait.
Le voyage de Jodi la ramène aussi vers son enfance. À l'époque, c'était encore une enfant et qui avait besoin d'aide mais personne ne le voyait...
Dans ce roman, Jodi revient sur ses terres et nous découvrons la dure réalité américaine, la fracture hydraulique, la rumeur des forages au pied de la montagne...
Les personnages ont des regards et des gestes solaires, parfois crépusculaires.
L'écriture de Mesha Maren est belle. Il y a souvent quelques phrases magiques qui étincellent les pages, elles sont incisives, elles font mouche.
Je remercie Babelio et les Éditions Gallmeister pour ce partage de lecture dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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