La rumeur du grand arbre
qui frémit dans tes mots
ne sort pas de ta tête
ni de ses paysages sans nom
mais des livres que tu as lus
et qui dansent sur l’ombre
de présents disparus.
Traverser l’ombre
qui le pourrait ?
Pas un chemin pourtant qui ne conduise
jusqu’à ce seuil
pas un regard qui ne s’immobilise
en ce jardin clos d’une attente
où tout enfin s’est tu.
ICI…
Ici
en ne regardant rien que l’air
on change aussi de ciel
en changeant de ciel
on change de vue
en changeant de vue
on change de pensée
en changeant de pensée
on change tout naturellement de vie
Avant tout sac à pensées…
Avant tout sac à pensées
ta tête jeter
chair en l’air
disperser
laisser venir
un peu d’oubli
l’horizon de l’accord est derrière
invisible mais là.
une pensée sans fond…
une pensée sans fond
pèse moins qu’une avec fond
un fond face à un autre font deux fonds
et deux fonds fesse à fesse
un seul fond .
ce n’est d’ailleurs pas une rivière…
ce n’est d’ailleurs pas une rivière
mais à peine un mystère d’amour
comme regarder
ou respirer
c’est seulement comme la berge ou le lit de l’eau.
Au loin…
Au loin
la rivière chantait
un autre sur l’air apprenait à marcher
et puis cela devint parole
et puis cela devint vision
d’un paysage instantané.