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Critique de TheWind


« L'amour fut la première divinité, le Dieu nu des Phéniciens : incarnation du principe de vie. Il personnifia la force attractive qui porte les éléments à s'agréger et à se combiner »

C'est une des deux citations qui se trouvent en préambule à ce roman. Elle nous permet d'emblée d'appréhender le titre mais illustre également ce qui sera au coeur de ce roman : l'amour.

Bruno, le narrateur, se souvient de toutes ces amoures qui l'ont submergé alors qu'il n'était encore qu'un jeune homme. de cet amour passion qu'il entretenait pour une jeune femme mariée, Jacqueline, mystérieuse et d'une tristesse envoûtante, mais aussi du lien fraternel qui l'unissait à sa soeur aînée, Marité et dans une moindre mesure de l'amitié forte qui le liait à Hélène.

L''histoire se déroule au début du vingtième siècle, à la veille de la première guerre mondiale, mais elle ne porte en elle ni l'impudence, ni l'insouciance de la Belle-Epoque. Bien au contraire, Robert Margerit l'enveloppe d'un romantisme digne du 19ème siècle, mettant en avant les émotions, le sentiment, les désordres du coeur, la mélancolie...

Pendant la toute première partie du roman, Bruno avait des allures de jeune Werther, ce qui,je l'avoue, m'a quelque peu ennuyé. Puis, grâce aux manigances de sa soeur bien-aimée, le Dieu nu s'est enfin relevé et l'histoire s'en est trouvée bien plus pimentée.
Enfin, quand je dis « pimenté » tout est relatif ! Bruno n'a pas non plus l'étoffe de l'amant de Lady Chatterley, et Marité se trouve encore bien éloignée de la marquise de Merteuil.
Pour autant, l'amour y est évoqué avec tant de subtilité, de délicatesse et de lyrisme qu'il n'en perd rien de sa saveur.

Tout ceci est servi par une écriture habile pleine de sensualité, de poésie et de finesse qui n'est pas sans rappeler celle de Zweig. (mon chouchou !)

Je suis bien contente d'avoir découvert ce roman qui s'est trouvé sur mon chemin par le plus grand des hasards. Pour info, il a reçu le prix Renaudot en 1951 et je suis plutôt étonnée de constater qu'il soit passé aux oubliettes.(15 lecteurs et une seule critique!)
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