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Critique de Cialanma


J'aime le football, le jeu, les grandes rencontres internationales, la Coupe d'Europe, la Coupe du Monde. Je m'intéresse à la Copa America ou à la CAN. Mais surtout j'aime l'histoire du football et l'histoire de la trajectoire des joueurs et joueuses. Les liens et les interconnexions avec L Histoire. Aussi quand je suis tombée sur le livre d'Olivier Margot, L'homme qui n'est jamais mort, je n'ai pas hésité. Et je ne regrette pas.

Matthias Sindelar est né Matej Sindelar en 1903 en Moravie (Tchécoslovaquie) dans une famille catholique tchèque, pauvre qui émigre à Vienne en Autriche, dans le quartier ouvrier pauvre de Favoriten. Matej, devenu Matthias continue à parler tchèque à la maison et s'intègre parfaitement dans l'histoire autrichienne, sa culture et avant tout sa capitale Vienne au point de parler son patois. Matthias est repéré au football car il joue très bien et pas comme les autres. S'ouvre à lui une carrière glorieuse. Il faut dire qu'il est bon Matthias, pas spectaculaire mais fin, subtil, stratège et beaucoup de sang froid. Et ce physique hors norme, presque transparent. On l'appelle Die Papierene, l'Homme de Papier.

Matthias devient le héros d'une Nation, de l'intelligentsia viennoise. Il est un des Hommes de Vienne la Rouge. Et puis L Histoire frappe l'Autriche, l'Anschluss. le match des retrouvailles L'Anschlussspiel pour mieux rayer de la carte cette brillante équipe d'Autriche et récupérer son meilleur footballeur, le Mozart du Football Matthias. Et surtout comme lui dit des officiers de la Gestapo pour ce Anschlussspiel d'avril 1938, vous ne marquez pas. Et Matthias ouvre le score et va exprimer sa joie devant la tribune des dignitaires nazis. Quel courage, quel acte qui signe le début de la fin.

Je ne connaissais pas l'histoire de Matthias Sindelar. Elle gagne à être (re)connue. Olivier Margot nous livre un roman, fondé sur des faits historiques, des faits sportifs mêlant l'Histoire de Vienne et la trajectoire de Matthias. le style d'Olivier Margot est poétique, lyrique ce qui est original pour commenter les matchs joués par Matthias. Olivier Margot dit bien qu'il a sûrement fait de Matthias Sindelar un héros quelque peu fantasmé. Mais Il pointe les ambiguïtés du footballeur dans une époque qui vous engloutit. Il nous montre aussi que le football ce n'est pas seulement un sport joué par des décérébrés. Outre de grands joueurs, aux performances fortes, le football nous donne aussi des Hommes et des Femmes qui pour certain.es ont fait des choix très déterminants pour leur vie, qui sont impliqués dans la vie de la cité. En faisant le choix de marquer le 3 avril 1938, Matthias Sindelar a fait plus que sauver l'honneur de l'équipe autrichienne, il n'a pas renoncé à une certaine idée de la vie, à ses racines, à ses convictions de viennois rouge, assimilé Juif comme essaiera de la faire passer la Gestapo, comme il n'a jamais renoncé sur un terrain de football.

Même si le football n'est pas votre tasse de thé, pas de problèmes, vous entrerez facilement dans le roman d'Oliver Margot et vous en sortirez en ayant appris beaucoup.
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