Une centaine de lettres au comte de Mercy, ambassadeur de l'Autriche à Paris, compose ce livre, et, au fil des pages, nous découvrons
Marie-Antoinette. Peu à peu, la politique s'invite au détour des phrases sous l'impulsion de l'Histoire. Nous assistons peu à peu à l'emballement révolutionnaire et la prise de conscience de la monarchie que la mort peut être au bout du chemin. À travers les missives, le portrait de Mercy d'Argenteau se dessine en creux. Il a peu saisie la gravité de la situation de la famille royale, plus préoccupé, par la sauvegarde de ses propres biens. Quand il se rend enfin compte de la situation, c'est bien trop tard… Quant à la famille autrichienne de
Marie-Antoinette, elle semble l'avoir complètement abandonnée à son sort.
Cathriona Seth a écrit une introduction très riche et intéressante qui étudie la transformation de
Marie-Antoinette en épistolière. L'auteure montre également que
Marie-Antoinette est instrument de la diplomatie impériale : manipulée, peu informée, elle doit se soumettre aux demandes politiques de Mercy et du chancelier Kaunitz : «Ne comptons jamais sur rien de sa part, et contentons-nous d'en tirer, comme d'un mauvais payeur, tout ce que nous pourrons.» (p.110). Chaque lettre possède une introduction donnant de nombreux éléments contextuels qui éclairent les propos de la reine.
Cet ouvrage complète l'édition réalisée par
Evelyne Lever de la correspondance de
Marie-Antoinette (1770-1793).
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