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Critique de verobleue


J'ai acheté «Vivants» d'Isaac Marion au salon du livre de Bruxelles parce que les affiches et des extraits diffusés du film m'ont donné envie de le lire.
La couverture est agréable, le rouge tranchant sur le blanc et la quatrième révèle que la découverte d'une "parabole sur notre époque et la nostalgie d'une vie pleine". Bon, un roman de zombies qui amène de la réflexion, pourquoi pas?

Les zombies mangent le cerveau des vivants pour voler leurs souvenirs. Les morceaux de cerveau leur “allume la tête comme un tube cathodique” et leur procure pendant quelques minutes un semblant d'existence, une sensation, une mémoire… celles de la personne qu'ils dévorent.
R dévore le cerveau du petit ami de Julie et revit ses souvenirs. Les pensées et les sentiments du mort s'infiltrent au plus profond de R qui sauve Julie d'un carnage, la ramène chez lui dans l'aéroport parmi les autres zombies. Une « cohabitation » va commencer.
Roméo (R) et Juliette (Julie) au pays des zombies.

C'est une narration à la première personne et l'on suit les pensées de R. Il ne se souvient de rien. « Ne m'en veuillez pas si je ne m'étends pas sur les présentations, c'est simplement que je n'ai plus de nom. Comme la plupart d'entre nous. Nous le perdons aussi facilement que des clés de voiture, nous l'oublions comme une date d'anniversaire. le mien commençait peut-être par la lettre "R", mais je n'en sais pas plus » R est différent. “Quelque chose remue en moi, un papillon de nuit faible, prisonnier d'une toile d'araignée, qui lutte pour s'échapper.”
Mais s'il pense quasi normalement, le langage est défaillant.
“Dans ma tête je suis éloquent : je grimpe les échafaudages complexes de mots afin d'atteindre les plafonds des cathédrales les plus hautes et d'y peindre mes pensées. Mais quand j'ouvre la bouche tout s'écroule.”
L'amour de R et de Julie déclenche une révolution.
Petit à petit, R ressent les choses, capte des sensations. R aime. R change. D'autres zombies commencent leur transformation. Ils sont “pris au piège entre le berceau et la tombe, n'ayant plus (notre) place ni dans l'un ni dans l'autre“. Les Osseux, les plus anciens zombies, refusent la relation entre R et Julie. Grigio, le père de Julie et général du camp des survivants veut exterminer tous les zombies. Et c'est ici que l'on fait la comparaison avec Romeo et Juliette.

Je suis déçue par les bizarreries : R n'a aucun souvenir de sa précédente existence. “L'équation a été effacée, le tableau noir cassé” mais garde une compréhension exacte de la société humaine, porte des vêtements, écoute de la musique, se marie, adopte des enfants…
Tous les zombies sont ralentis sauf lui, qui est capable de réflexion sans pouvoir l'exprimer.
Il y a les zombies, des cadavres ambulants qui se décomposent, d'autres moins et puis il y a les osseux, tout cela servi sans aucune explication.
En tant qu'infirmière rien qu'à l'idée de R tartinant Julie de sanies pour qu'elle s'intègre dans le groupe des zombies, l'estomac me remonte haut dans la gorge. Comment tomber amoureuse d'un cadavre en décomposition ? « Je n'en suis qu'aux premiers stades de la décomposition. Ce se limite à une peau grise, une odeur désagréable et des cernes noires sous les yeux. Je pourrais presque passer pour un vivant qui a besoin de vacances. » Cela, je ne peux même pas l'imaginer.

C'est lent, composé de flashbacks et de loooooongs passages descriptifs. L'ensemble est sans grands rebondissements. Les deux héros ne savent pas où aller ni quoi faire, n'ont aucun plan mais ils veulent sauver le monde ! « On se balade tous les deux dans cette ville comme un chaton dans un chenil. Changer le monde : tu n'as que ces mots à la bouche, mais tu restes assis là, à te lécher les pattes, alors que le cercle des pit-bulls se referme sur nous. C'est quoi ton plan, mon minou ? »

J'ai lu «Vivants» d'Isaac Marion, j'ai trouvé l'écriture fluide, j'ai trouvé les illustrations en début de chapitre originales mais globalement je n'adhère pas à l'histoire.
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