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Critique de Laureneb


Chez Marivaux, les personnages dissimulent souvent leur véritable identité, adoptant les habits d'un valet ou d'une suivante pour mieux se dissimuler aux yeux des autres, et découvrir leur véritable nature, un jeu qui n'est jamais sans conséquence. Ici, le déguisement est un travestissement, puisque comme dans le Triomphe de l'Amour, l'héroïne change de sexe et de condition sociale, en se faisant passer pour une suivante qui elle-même jouerait à être un homme. Elle le fait pour observer secrètement l'homme qu'on lui destine.
Mais dans cette pièce, l'originalité vient du fait que l'important n'est pas le déguisement, mais le fait que l'héroïne l'utilise comme prétexte pour piéger un homme volage et infidèle. le sous-titre de la pièce, "le Fourbe puni" est ainsi plus révélateur de l'intrigue. L'héroïne, sous les traits du chevalier, s'érige en défenseur des femmes, et se donne la mission de les venger. Dommage que cet aspect très moderne ne soit pas plus abordé - ni même que les troubles que le chevalier en homme suscite chez la comtesse ou chez Lélio ne soient pas explicités ; mais c'est un ressenti avec des yeux modernes.
C'est enfin une comédie qui ne se termine par aucun mariage. Si le fourbe a été puni, si les valets se sont montrés dignes de Sganarelle ou de Figaro en faisant rire et en dupant leurs maîtres, il faut penser à la comtesse qui se retrouve abandonnée. N'est-ce pas la plus trompée de tous ?
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