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Critique de AMR_La_Pirate


Je remercie NetGalley et les éditions numériques HLAB pour l'envoi de ce thriller nordique en échange d'une chronique : Studio six de Liza Marklund.

Le corps nu d'une jeune fille a été découvert dans un cimetière de Stockholm. Elle a visiblement été étranglée. C'est le meurtre de l'été ! le rédacteur en chef d'un journal du soir met Annika, une jeune stagiaire, sur le coup. La victime s'appelait Josefin, elle n'avait que dix-neuf ans et travaillait au Studio Sex, une boîte de nuit porno. Contre toute attente, son enquête la conduit à un ministre…

Le récit est précisément daté, de juillet à septembre, avec une partie distincte pour chaque mois, et marqué par la vague de chaleur, puis de pluie qui s'abat sur Stockholm ; les personnages ont chaud, soif et transpirent abondamment et cela fait partie intégrante du récit. le lieu prend également une grande valeur ; la ville et les environs de Stockholm, les bureaux, les appartements, le club porno… J'ai vraiment ressenti un réel dépaysement car je ne connais pas la Suède, une moiteur et une humidité persistante et aussi un enfermement dans les espaces clos.
En marge de l'enquête journalistique, il nous est donné à lire des fragments de journal intime, étrangement daté en termes de durée, une durée pesante et lourde de tension d'un peu plus de deux ans et demi. Les conclusions sont récurrentes entre promesses toujours renouvelées, serments réitérés puis sombres menaces ; il est question de sexe, de manipulation, de sévices… le rapport entre les deux focalisations ne sera connu qu'à la fin…

J'ai beaucoup apprécié la description poussée des méthodes de travail du journal à sensation, les rôles et places de chacun(e) dans la hiérarchie, les surnoms donnés aux un(e)s ou aux autres, les solidarités et les coups bas, la relative importance de la ligne téléphonique dédiés aux appels des lecteurs, hot line où arrivent les délations, vrais et faux scoops, les blagues de plaisantins ou de pervers…
L'ensemble révèle une organisation brouillonne, entre inconscience et incompétence. Les choix des titres et des photos traduit une certaine vacuité de contenu. La précarité des personnels est mise en avant ; stagiaires et intérimaires sont prêt(e)s à tout pour percer dans le métier et obtenir un vrai contrat.

Je dois avouer que j'ai moins accroché avec la partie politique de l'intrigue, du moins pour les trois-quarts de ma lecture ; je ne perdais pas de vue l'influence de l'affaire criminelle sur les enjeux électoraux mais je suis peut-être un peu trop agacée par les postures actuelles de nos dirigeants, en quelque sorte déjà blasée et convaincue que la démocratie est généralement mise à mal…
En fait, il me manquait des connaissances sur la politique suédoise et notamment sur le fichage secret du peuple suédois par les sociaux-démocrates, datant des années 1960 mais révélé seulement à la fin des années 1990.
Bref, j'ai récupéré le fil peu après la moitié et c'était très bien comme ça. Disons tout de même que ce roman illustre très bien la morosité des électeurs, déçus et irrités par les agissements de celles et ceux qui sont censés les représenter.

J'ai adhéré à l'approche féminine de cette histoire, à la manière dont Liza Marklund a décliné les psychologies de ses personnages féminins : victime, proches de la victime, journalistes, témoins, mère et grand-mère d'Annika, épouse et secrétaire du ministre…
Annika est impulsive, volontaire, forte et fragile. Son personnage est attachant, son parcours captivant. J'ai vu, dans la bibliographie de l'auteure, que ce personnage revient dans plusieurs de ses livres et j'ai bien envie de la découvrir dans d'autres enquêtes, Studio six n'étant que le premier opus.

Ce thriller m'a littéralement embarquée, le dénouement est surprenant et inattendu.
Une réussite !

#Studio6uneEnquêteDannikaBengtzon #NetGalleyFrance


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