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Critique de Kloliane


Bon... Je viens de finir "Tous debout" à l'instant. Et que dire, à part, que la voix que je voulais entendre au sein de ce récit, est étouffée sous celles qui accaparent son vécu. Peut-être que j'y vais un peu fort, mais c'est bien mon ressenti.
Je pensais que Rahim allait être mis en avant, qu'il nous parlerait de l'Iran, de ses habitants, de son quotidien là-bas, la déchirure de sa fuite, le parcours difficile pour venir jusqu'en France, ses désillusions, l'aide des associations, la difficulté d'obtenir des papiers, la crainte des contrôles... Bref ! Je voulais entendre sa voix. Mais elle est loin, à peine effleurée dans quelques extraits de son journal et occulter par deux autres personnages: Anton et Méloée..
Le premier est la figure même de l'égoïsme, antipathique au point de devenir presque une caricature. Il incarne aussi ceux qui, sous la couverture de l'anonymat, se permettent de "troller" sans aucune gêne. Ce qui rend, d'ailleurs, tout à fait incompréhensible, son désir de vouloir venir en aide à Rahim, du jour au lendemain. Peut-être qu'il devait être le personnage qui se rend compte que ses "bêtises" prenaient des proportions incontrôlables au point de toucher ses proches... Hum... Oui, mais ça ne marche pas. Il reste imbuvable.
Quant à la jeune fille, je vous avoue avoir grincé des dents plus d'une fois. La vision qu'elle a de Rahim m'a laissé dubitative. Comment Mélopée pouvait elle être aussi aveugle face à ce que vit son petit ami jusqu'au passage du car ? Pas une fois, elle n'a pu voir la crainte dans les yeux de celui qu'elle aime, lors de leurs sorties ? N'a-t-elle pas cherché à apprendre plus le connaître, sa vie en Iran, sa culture ? Non, c'était plus facile de projeter ses rêveries sur le jeune homme plutôt que de l'écouter vraiment... Et c'est cela durant tout le roman, même durant le blocus pour lui venir "en aide". Et pour ne pas arranger mon sentiment mitigé, elle devient la figure de proue de ce combat, l'héroïne flamboyante symbolisée en photo par les journalistes.
Bref ! Pour moi, ce sont eux, les personnages principaux du roman. Tout tourne autour d'eux. Rahim ne devient presque qu'une figure, en arrière-plan, voyant sa vie, déjà chamboulée, se jouait dans les mains d'autres personnes.
Et si ce n'était que cela... Certains passages m'ont laissé perplexe, ainsi que le comportement d'autres personnages qui frôlent la caricature, voire l'incompréhension (CRS, journaliste, professeur). Et je fus, moi-même, quelque peu surprise par la scène des toilettes ( à quoi sert-elle ? A mettre plus avant Anton et Méloée ? Ce n'est pas déjà le cas ?). C'est vraiment avec beaucoup d'amertume que j'ai renfermé ce roman.
"Tous debout"... Hum oui... Plutôt écouté, écouter vraiment ceux qui ont vécu des oppressions et aider à porter leurs voix plus haut, plus fort.... LEURS VOIX.
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