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Critique de amuri59


Je connaissais Mattias Köping au travers de son noirissime Manufacturier, mais Marsault m'était encore inconnu jusque là. Ce recueil de nouvelles était donc l'occasion idéale pour découvrir l'auteur de la série Breum. La symbiose est parfaite entre les dessins en noir et blanc de Marsault et les écrits d'un noir intense de Köping. Treize nouvelles à découvrir pour un public averti où se mêlent cynisme, humour décalé, désespoir, électrochocs pour le lecteur, amour, violence, etc... Les émotions se télescopent dans cet ouvrage, montagnes russes savamment orchestrées par les deux compères. Mais voyons cela avec quelques exemples, trois précisément.


En premier lieu avec « moins 70% », une critique acerbe de notre société de consommation, basée sur un fait réel qui avait fait scandale à l'époque. Une satire écolo-consumériste aux accents de prise de conscience sur fond de malbouffe et de disparités sociales.


Avec « le baiser », Mattias Kôping mêle amour, violence et transgression en se servant de l'ultra violence des maras (gangs) du Salvador et plus généralement d'Amérique Centrale, pour décrire un amour interdit. Mais qu'est ce que l'interdit quand les sentiments sont les plus forts. Une pincée d'extrême pauvreté et un soupçon de solidarité terminent l'assaisonnement de cette nouvelle qui aussi inéluctable que soit la fin m'a laissé un goût amer…Ver, oir y callar, se répètent quasi comme un mantra dans ce texte à vous le plaisir d'en découvrir le sens.


Le recueil se termine par « à corps perdus », un récit qui bousculera votre vision d'une partie de la population mais qui met aussi et surtout en valeur un côté humaniste décalé de l'auteur qui m'a un peu fait penser en cela à Cetro. Une petite merveille (excusez-moi pour l'expression) de baffe dans la gueule pour la bien-pensance.


J'avoue m'être laissé convaincre par l'auteur des textes pour l'achat de ce livre lorsqu'il m'a dit : « ce n'est pas du polar, mais c'est du Köping ». Après lecture, je ne peux que valider : tantôt broyé par les mots et les illustrations qui y correspondent à merveille, tantôt attaché à certains personnages, tantôt crispé face à des situations qui me révoltent. J'ai pris les coups de tabac des déferlantes dans les 40ème rugissants de l'esprit de Mattias et en même temps (mince Macron sors de ce corps) j'ai pu me poser sur les plages de sable fin des sentiments latents dans bien des textes.
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