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Critique de delitterys


Brueghel en mes domaines ou cent quarante quatre tableautins pour un poète se livrant par lambeaux, au hasard de géographies intimes ayant l'encre, plus que la terre, pour principale route.

Que son regard explore, à travers le voile de la poésie, des ressentis de la Bavière, Haïti, de Maroc ou de la Martinique, le temps de l'enfance comme le présent troublé par les réminiscences, la solitude comme le fer et le bruit du monde, qu'il évoque l'avènement du monde ou porte son attention à l'infime, à l'oublié, le poète élabore un itinéraire d'encre où l'écriture met autant à distance le monde qu'elle ne se l'approprie. Il s'agit autant d'exprimer un ressenti particulier de l'univers, passant par l'évocation du minuscule et de l'éphémère (ainsi ces insectes travailleurs, fourmis ou abeilles, qui hantent le texte, et avec eux les averses « tissant la soie compacte du matin », les orages aux foulées « de grand fauve », ces mares aux squelettes décrites comme de véritables trous d'ombre –d'encre ?, ces gestes de lavandière étalant la vie et l'écriture, le sourire de cette vieille femme, « éphémère thaumaturge » croisée dans la rue, le passage de la nuit au jour, le jardinage de « cervelles végétales » d'où surgiront, grappes éphémères, des mots-fleurs…), que de souligner la rupture de ces mots, tentant de saisir le monde, avec celui qu'ils tentent de recréer (« c'est qu'il faut, tous les matins, convoquer la parole, réarticuler le merle, le joindre au monde »).

La suite sur mon blog :
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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