Citations sur La Xénographie (9)
Dans Alien, tous les référentiels changent. L'être humain n'est plus le conquérant, le nouveau cowboy qui découvre, colonise et régente des mondes inconnus. Il en est la proie, la victime propitiatoire.
Le xénomorphe est un monstre, il est effrayant, il tue. Mais le xénomorphe n'est qu'une créature cherchant à survivre, c'est un prédateur primaire. Le xénomorphe n'est pas le méchant de l'histoire. Le vrai méchant, c'est le système.
De grossesse aberrante en parturition mystique, les trois premiers volets à du cycle d'Alien, impulsé par la vision noire de Giger, s'avèrent sans doute moins une saga de science-fiction qu'une méditation héretique sur l'accomplissement du Salut, la naissance du Sauveur ou comment y remédier. Un exercice de « sémioclastie », de jeu de massacre théologique, un combat à mort entre signes contraires.
François Angelier
Les personnages d'Alien, le huitième passager sont des travailleurs, des ouvriers. Jusqu'à ce que leur survie soit en jeu, chacun est mû par les obligations de son poste au sein du Nostromo, mais aussi par son rang social vis-à-vis des autres membres de l'équipage.
Des clowns, des monstres, des rencontres nocturnes, la fantaisie qui séduit les enfants et la peur qui les fascine. Nous avons besoin de cela, de la noirceur et de la crasse...
Pierre Jourde
Ce que nous raconte Alien, dès 1979, c'est que le véritable monstre, ce n'est pas tant la créature que son maître, ou celui qui souhaite s'approprier sa puissance destructrice. L'ennemi ultime, c'est la recherche du profit, c'est cette société qui accepte de broyer les corps pour parvenir à ses fins, qui ne considère l'individu que comme vecteur de ses intérêts économiques.
Et c'est peut-être ça qui fait la singularité totale d'Alien. Transformer le cosmos d'un espace de divertissement en un espace politique.
Ash ne sourit pas, Ash ne jouit pas, Ash fait son travail
Serge Lehman
Je m'intéresse d'abord à ces personnages. Ce sont eux que je creuse, et je ne sais pas comment raconter une histoire si elle n'est pas en premier lieu l'histoire de gens qui ont initialement des motivations très simples, transparentes, qui les poussent à agir.
Walter Hill
S'y joint, et c'est alors quasiment une nouveauté dans le genre, un jeu sur la mise en scène "horizontale" : ce sont les couloirs sans fin qui peuvent se bloquer par des portes coulissantes, les mêmes conduits d'aération qui jouent habilement sur les deux directions en provoquant des croisements (dont l'un sera fatal au capitaine Dallas...), des galeries où l'Alien peut quasiment ramper et épier.