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Critique de gabrielleviszs


Lorsque Coralie Martin m'a proposé de lire son livre, dans le cadre de notre partenariat, je n'ai pas refusé, bien au contraire, la quatrième de couverture m'attirait comme un papillon vers une flamme. Les vampires sont des monstres suceurs de sang. Leur société est pleine de certitudes, d'arrogance et de stupidité archaïques. Et j'en fais partie. Je me suis dit : Chouette de vilains vampires, enfin ! Il est vrai que nous sommes assaillis de vampires bons en tout genre, voire quelques uns de mauvais, mais tous des monstres ? C'était l'idée que je me suis faite de ce qu'elle allait nous proposer.

Oubliez tout ce que vous avez pu lire jusqu'à présents sur les vampires et je sais de quoi je parle au vu du nombre de livre que j'ai pu lire dans ma vie. L'impératrice Némésis est différent, de part l'écriture très soutenu, par la vision des choses de l'héroïne, mais également par le fait que les vampires sont des êtres noirs, des démons sans coeur, cruels, n'assouvissant que leurs propres désirs. Il faut s'accrocher par moment, parce que certaines scènes sont insoutenables, tandis que d'autres, totalement paraissent plus légères, mais au final, ce n'est qu'un leurre.

Nous débutons avec une jeune femme, Marie, qui nous raconte des brides de sa vie, tout en avançant vers son destin. Sachez que nous sommes à l'époque où les rois vivaient encore en souveraineté totale, le moyen-âge pour être plus précise. Son passé n'est pas forcément triste, malgré les aléas de la vie que tous peuvent connaitre. Elle vivait avec son père, un roi qui décide que sa fille est en âge de se faire présenter devant un grand seigneur et ainsi la donner en mariage. Devenue ainsi la femme du seigneur de Bauchefort, sa vie va devenir pas ennuyeuse, mais elle va avoir besoin de distraction. Marie est une jeune femme qui à soif de connaissances et cette soif est connue de part le monde, arrivant jusqu'aux oreilles d'un certain Apothicaire. A partir de ce moment où cet homme va entrer dans le royaume de son mari, les ennuis vont commencer pour elle et leur entourage.

Je dois dire que la scène avec l'enfant dans les débuts et difficilement digérables. C'est à partir de ce moment que je me suis dit que le voyage de Marie ne serait pas de tout repos. La vie ne l'est pas, mais elle va devenir féroce et sanguinaire et le peu de douceur ou de tendresse qui pourraient exister ne le reste pas longtemps. Imaginez-vous l'attirance qu'une femme peut avoir pour un homme qui n'est pas le sien et qui pourtant va tout faire pour s'en défaire, jusqu'à ce que l'inéluctable arrive. La vérité est forte, les sentiments ne sont pas des mots vains, il n'y à que la souffrance qui perdure dans la vie de Marie et sa détermination d'avoir une chance de pouvoir se venger de ce qu'elle à subit durant cette vie… C'est ce qui la maintient en vie, enfin presque.

L'auteure à sut décrire les émotions comme si elles nous appartenaient, nous emportant dans une montagne russe dont nous ne voyons pas la fin. du sang, la peur, la colère, l'incompréhension, les combats incessants contre elle-même, mais également contre les autres. La soif de connaissance est un but en soi que Marie cherchera tout au long de sa vie. La vengeance étant le moteur lui permettant de tenir bon, de s'approcher de son but, de le toucher du doigt ! Attention, lorsque je parle de combats incessants, cela ne se considère pas comme de l'action sans cesse, mais suffisamment pour titiller le lecteur d'avancer avec l'héroïne. de plus le vocabulaire de l'auteure est recherché, fourni en métaphores. Un récit riche en psychologie humaine et non-humaine, l'époque est prenante et les années passent sans que nous nous en apercevions.

Le mental d'acier de Marie est impressionnant, à peine effondrée, elle se relève déjà, n'oubliant pas qu'elle doit apprendre à se servir de ce qu'elle est et continuer. Rien ni personne ne lui fera obstacle, seule la Mort pourrait l'arrêter. Pourtant, rien ne la prédisposait à devenir ce qu'elle est devenue. Cette femme se voit comme peu sensuelle, peu attirante, pensant ne pas avoir d'atouts et pourtant, elle saura attirer les regards, sans le vouloir. Elle ne fait pas ce qu'une dame de son rang devrait, rebelle en soi, surtout qu'à cette époque, les femmes se devaient de rester en retrait et de faire potiche. le « Soit belle et tais-toi » ne s'applique pas à cette femme qui à déjà vécue tant de choses depuis sa naissance.

Mais assez parlé de Marie, d'autres personnages sont également importants dans l'histoire, comme Marie-Edith, une femme de petite vertu certes, mais qui n'a pas son pareil pour devenir la meilleure amie et servante de Marie, l'aidant ainsi dans ses devoirs, qu'ils soient conjugaux ou autres. Grâce à cette femme, notre héroïne va murir, apprendre que les femmes peuvent avoir du pouvoir sur les hommes. J'ai beaucoup aimé le père de Marie, ce roi, bon et généreux, l'est tout autant avec sa propre famille. Malgré les drames qu'ils ont vécus, la jeune femme va l'aider à reprendre gout à la vie et leur lien sera très fort. Nous pouvons ressentir cet amour père/fille qui est extrêmement fort et malgré les kilomètres qui les séparent, Marie n'hésitera pas à faire ce dernier voyage pour retrouver son père. Vient ensuite Bastien, cet homme qui arrivera durant quelques temps à cicatriser les plaies du coeur de Marie, mais le malheur ne cessera de la retrouver. Bastien lui fera un cadeau empoisonné au début, mais au final, cela sera une aide précieuse et l'histoire du calice, j'ai beaucoup aimé ce lien. La solitude, c'est tout ce qu'elle aura le droit, jusqu'à cette rencontre avec Matthieu, un maitre vampire. Cet homme semble imperturbable, vivant dans une ville où les vampires sont en force, font la loi. J'ai aimé apprendre ce que ces monstres faisaient pour les autres, ces démons qui ne peuvent pas se présenter devant des humains sans en sortir les fourches et le feu. Matthieu est dure et impitoyable lorsqu'il s'agit de leçon, mais il va se produire un déclic entre eux deux, rien de sexuel dans le sens strict du terme, mais plus une relation professeur/élève plus soutenu. Je ne saurais vous dire ce qu'il pense d'elle, tout est du point de vue de Marie, mais il y à une forme de respect entre les deux et pourtant ce n'était pas gagné pour autant.

J'en viens au dernier personnage qui me semble important et qui est là, présent dans chaque pensée de la jeune femme. Il s'agit bien entendu de celui par qui tous les maux de la terre lui sont tombés dessus. Cet homme, cet apothicaire dont nous n'avons pas le nom, rageant par ailleurs, impossible de se faire une idée de qui il pourrait être, à part le fait qu'il est très vieux, très puissant et des idées folles m'ont traversées l'esprit, comme Vlad en personne. le Maitre est un personnage omniprésent, mais pourtant, il n'est pas énormément développé. Je m'explique, nous apprenons qu'il est sans pitié, avide de sang, aimant torturer ses proies, les surveillant à chaque instants ne laissant pas de répit mais et c'est l'un des pourquoi ce livre n'a pas de coup de coeur de ma part, nous n'avons rien sur lui, son passé, son présent, le pourquoi il fait ce qu'il fait. le deuxième point qui m'a bloqué : flashback. J'ai toujours eut un peu de mal avec les fameux retours en arrières, ceux-ci sont très bien écrits, mais comme Marie le pense à un moment dans la réalité, ils ne sont pas dans l'ordre chronologique et j'avoue que dans les premiers chapitres je me suis perdue. Remettre dans l'ordre n'était pas, pour ma part évident du premier coup. Je pense avoir compris que ces flashbacks représente l'état de confusion de notre héroïne, mais je me suis retrouvé dans le même état qu'elle.

Le plus c'est que l'auteure à sut garder un seul personnage principal avec très peu de secondaires, ne faisant que passer dans sa vie, lui insufflant soit de l'espoir, soit du désespoir, mais tout est concentré sur Marie et c'était un pari risqué mais qui est bien tenu. Les pensées de la jeune femme sont si intenses, sans compter que ces actes froids et distants n'amène qu'une chose : vouloir en savoir plus.

Il n'y à pas que les vampires, vous risquez de tomber sur des créatures qui ne sont pas forcément, comment dire… humaines ?

La fin est brutale, comme la plupart des chapitres, et au moment où j'ai terminé cette lecture, je me suis dit : mince, nous n'en saurons pas plus ! En cherchant et suivant le profil de l'auteure, un troisième volume serait en construction, donc il y aurait forcément une suite. J'ai hâte de la découvrir cette suite. Pour un premier roman, je trouve que l'auteure c'est très bien défendu, j'ai déjà lu quelques premiers livres d'auteurs peu ou pas connus et je dois dire qu'ils n'étaient pas à ce niveau. Par contre, âmes sensibles s'abstenir, certains passages peuvent vraiment heurter la sensibilité.

Mon avis : http://chroniqueslivresques.eklablog.com/l-imperatrice-nemesis-coralie-martin-a107618768
Lien : http://chroniqueslivresques...
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