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Critique de linnea_hjal



J'étais curieuse de lire l'auteur de Trône de fer, sans m'aventurer, pour l'instant, dans son épopée… Et si c'est court, comment refuser?

Alors j'ai acheté cette réédition par ActuSF de ce court roman au nom hermétique. Ce qui n'est pas peu dire car cette oeuvre est bien plus qu'un Thriller et n'est en aucun cas un soap opera comme le préfigurait (encore une fois!) la quatrième de couv' (ou nous n'avons pas la même définition de ce genre littéraire). Au delà du suspens savoureusement distillé, une mystique tans-sude en fil de l'histoire de ce petit bijoux sobrement écrit avec quelques belles images. (Et Juste un bémol: une confusion de narrateur dans la première page qui, heureusement, s'estompe… )





L'histoire s'ouvre sur le dernier acte d'une quête, longtemps menée en solitaire, par un scientifique, âgé maintenant et apparemment « aux fraises ». Affublé d'une équipe d'éclopés, fournie chichement par l'Académie où il officie, il embarque à bord d'un vaisseau spatial au nom biblique et prémonitoire: l'Armageddon. Entièrement automatisée, il est commandé par un être mystérieux qui vit reclus et n'apparaît qu'en hologramme…



Cette quête existentielle rappelle celle du Graal. le vieux scientifique est seul à faire le pari de l'existence du Volcryn, entité mythique, « inaccessible », antérieure à l'humanité et d'essence inconnue qui poursuit un voyage aux confins de l'espace. La première phrase est explicite: « Dans les temps reculés où l'on mettait en croix Jésus de Nazareth, le Volcryn se trouvait dans la voie lactée à moins d'une année lumière de la Terre ».

Grâce à l'Armageddon, la rencontre du Volcryn serait imminente, il embarque à bord de ce vaisseau où le bien et le mal vont s'affronter dans un combat perpétuel…


Au terme de ces quelques lignes, si vous ne l'avez pas encore lu, peut être vaut-il mieux se précipiter pour vous y plonger?

Pour ceux qui connaissent, alors poursuivez …

Pétri de Mystique, GRR Martin ressuscite un thème cher en SF: la relation de l'homme à la machine.

La parabole de l'humanité décrite est constituée en majorité de personnages égoïstes où la relation amoureuse se situe dans le contrôle de l'autre , fusionnel et destructrice (relation sadomasochiste des linguistes, relation du capitaine à sa mère toxique). La sexualité a une place importante mais n'a un rôle que fonctionnel, d'assouvissement pulsionnel. L'égocentrisme ne permet pas le partage, le don de soi et la rencontre de l'autre « humain ». Cette expérience ne s'accomplit que dans l'accouplement de l'homme à la machine: lors de sa connexion (physique) aux circuits de l'Armageddon, la cybernéticienne exprime une satisfaction plus importante que lors d'une relation sexuelle.

L'union de l'homme à la machine a atteint dans l'Armageddon son apogée! de l'Armageddon, le commandant en dit qu'il « faisait de moi un être humain ». Car le vaisseau a été la matrice puis la nourrice du capitaine, conçu par clonage par sa mère commandante (conception de l'individualisme ultime), morte avant « sa naissance », mais à qui, il reste enchaîné. Une mère toujours présente qui a atteint l'immortalité grâce à la machine, son esprit vivant et influant les circuits de l'Armageddon, et qui poursuit la destruction des autres… Qualifiée de sociopathe (mais l'individualisme forcené ne l'est-il pas?), elle garde le contrôle de son vaisseau et de son fils, fantôme parmi les autres, monstre de naissance, mi-homme mi-machine, condamné à vivre dans son vaisseau de naissance qui lui fournit l'atmosphère aseptisée et agravitationnelle dont il a besoin. Il est ainsi réduit à regarder vivre ses passagers, voyeur par résignation et obligation. Son amour platonique va toucher Melantha qui lui voue en retour un amour dans le sacrifice qu'elle fait. Tiens, comme Jesus se serait sacrifié pour les hommes? Pourtant, Melantha, modèle perfectionné physiquement et psychiquement se targue de sa suprématie mais les épreuves qu'elle va affronter et la confrontation à la sociopathe douée de pouvoirs exceptionnels de son vivants, à laquelle elle aurait pu ressembler plus tard, lui font découvrir l 'humilité. Melantha endosse pour se racheter une oeuvre monacale de collecte des connaissances sur le Volcryn sans que l'affrontement soir fini mais atténué entre le bien (Melantha) et le mal, qui collaborent au besoin…

De Volcryn qu'ai-je appris? Pas grand chose… Il reste qu'il serait extra-humain mais non intelligent, peut être lui même téléguidé par télékinésie. Mais le propose était autre. L'objet ne compte pas autant que sa quête . Ou est ce que les voies de dieu restent impénétrables?



Lien : http://fan2fantasy.fr/?p=2100
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