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Critique de Fransoaz


Dans le train du soir qui file vers Toulouse une femme, Tisha se fait prendre à partie par un jeune homme énervé et violent, Daoud. Les voyageurs tétanisés par la bouffée furieuse de cette agression regardent ailleurs et affichent le masque de l'indifférence blasée. Seule une femme essaie de détourner l'attention de l'homme en s'intéressant à lui. Elle le fait parler et l'écoute tout en protégeant la jeune Tisha.
Claire est témoin de cette scène mais reste statufiée jusqu'à l'arrêt complet du train. Elle culpabilise et cherche à se rattraper en proposant à la jeune Tisha, de l'héberger dans son appartement. Chez elle, c'est aussi chez Juliette et Kader avec qui Claire partage une colocation.
Le roman délaisse cet incident dans le train pour s’intéresser au quotidien boulot/amours de ces quatre jeunes, auxquels vient bientôt se rajouter le touchant Monsieur Bréhel, le voisin du dessous secrètement amoureux de Claire.
Mais l’ombre de Daoud, l'agresseur du train, plane tout au long de la lecture. On devine qu’il va resurgir à un moment où à un autre et ce ne sera pas pour offrir des fleurs ou des chocolats !

Ce sont des personnages cabossés, aux fêlures encore fraîches qui existent et respirent loin de leurs rêves mais vivent quand même, on les croirait tout droit sortis d’un roman de Marie Sabine Roger. Ils font partie de cette jeunesse silencieuse qui avance dans la vie sur la pointe des pieds, dans le reflet flou et incertain de leur avenir
L’écriture de Frédérique Martin est dense et vive. Chacun des personnages est croqué avec finesse. Tisha est une fonceuse, un caractère brut et une grande franchise mais elle est aussi très sensuelle et aimante. Claire est une jeune femme d’une grande douceur, une naïveté un peu touchante et veux faire l’unanimité autour d’elle, elle a besoin de se sentir aimée pour avancer. Jouer du violoncelle lui apporte un grand réconfort. Juliette a souvent du mal à cacher ses failles, elle manque de confiance en elle et aimerait vivre et travailler plus en accord avec ses aspirations et ses convictions. Kader est plus vulnérable que ne laisse croire cette carapace forgée dans la querelle et la bagarre. Il aime Juliette, qui elle, aime ailleurs, et cet amour non-partagé le mine.
Parfois le texte s’enlise dans des considérations que j’ai jugées dispensables mais ce bémol est assez insignifiant au vu d’une histoire menée tambour battant notamment dans la dernière partie.
Si malgré tout vous ne vous décidez pas à lire ce roman, courez jusqu’à la librairie la plus proche et à la page 140 de ce roman, découvrez quel gâteau choisira Mr Bréhel pour son goûter d’anniversaire! Appréciez ses hésitations et son dandinement au moment de lancer le « Va pour la tarte aux fraises ! Vous y mettrez une petite hostie d’anniversaire » c’est vraiment désopilant hilarant, la scène est tellement bien décrite que l’on imagine parfaitement les mains moites, les gouttes de sueur… et on entend le "ouf" de soulagement dans la longue file qui suit ce client particulier...

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