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Critique de gavarneur


L'ami Meps ne se contente pas de nous inciter, par son challenge, à (re?)découvrir les auteurs nobélisés, il nous pousse aussi à exprimer nos avis. J'avoue que j'ai parfois bien besoin d'être aiguillonné pour m'y mettre. (Et vous?).
J'hésitais à me lancer dans Les Thibault, saga au long cours comme dirait La Palice (pas le port de la Rochelle*, le général (celui qui est mort devant Pavie, comme dit la chanson) (j'ai bien aimé récemment un documentaire sur les guerres, les échecs et le règne de François 1er, l'avez-vous vu?) (vous ne trouvez pas que ça fait beaucoup de digressions? (et beaucoup de parenthèses, un de mes tics assumés, par ailleurs)). Bref, Les Thibault ça a la réputation d'être long, voire longuet. Mais juste un petit bout, pour voir ? J'ai donc emprunté un volume de Pléiade mais me suis contenté de faire comme si j'avais lu dans un tome séparé (qui existe (je l'ai vérifié (quand même) (sur Babélio))), le tout début : le cahier gris.

Soulagement : ça ne m'a pas assez plu pour que je sois tenté de m'embarquer pour quelques milliers de page, au risque de voir ma pile de livres à lire atteindre le plafond. Commençons par le positif : la langue est assez agréable, ça n'est pas du Flaubert, mais du classique qualité française. Certains personnages sont intéressants, et à un moment j'avoue avoir été embarqué par l'envie de savoir comment tout ça allait finir (sans que dans un coin de ma tête un diablotin me dise : « tout ça c'est de la littérature, l'auteur peut écrire ce qu'il veut, ça ne sera pas plus vrai ni plus important que s'il écrivait le contraire »). Au lu d'un seul volume, je dirais que ça vaut bien de la littérature pas trop fatigante qu'on publie aujourd'hui.

Sauf que... (voir plus loin, mais avant de dire ce qui m'a déplu, je vous écris vite fait ce qui m'a étonné) . Surprise donc : tout ça ne s'appelle pas la Comédie Humaine mais les Rougon Macquart (ou presque), et de Thibault il n'est pas tellement question dans ce début. On a bien une esquisse du pater familias (député ? Je ne me souviens plus), et de son rejeton rejeté (que deviendra-t-il dans la suite : je ne le saurai jamais), mais la famille dont on parle le plus et qui m'a le plus intéressé est une autre, dont j'ai bien sûr oublié le nom (c'est même plus un cerveau, c'est pire que de la sauce blanche, dirait Vian).
Vraiment une famille infâme, c'est sûr que c'est à cause d'elle que le rejeton mérite d'être rejeté : non seulement le papa... non, non, le problème n'est pas qu'il saute sur tout ce qui porte jupon, ça ça a l'air normal dans ce roman... non seulement le papa n'est pas un vrai notable (même pas député), mais surtout la maman éduque très mal son rejeton à elle (chut, je ne le dis pas, parce que Roger martin du Gard n'a pas osé l'écrire tellement ça serait honteux, mais il le suggère lourdement)... Bon, je le dis quand même : le fils de mauvaise famille, il est probablement homosexuel !!! Vous voyez comment il a été mal éduqué. Et pourquoi ? On ne sait pas tout de cette famille honteuse, mais il est sûr qu'elle n'est pas fréquentable, malgré ses aspects bourgeois aisés, parce qu'elle est PROTESTANTE. C'est dire. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'humour, au plus un peu de critique sur l'étroitesse d'esprit de la famille Thibault ? Vous le saurez en lisant la suite si vous en avez le courage ; pour ma part je ne sais pas pourquoi je continuerais volontiers à (re-)lire du Balzac, où la société décrite est également bien différente du monde dans lequel nous vivons, mais pas du Martin du Gard... Un seul volume est bien insuffisant pour juger de la vision sociale plus générale peut-être présente dans Les Thibault, mais celui-ci m'a paru inintéressant de ce point de vue : cette bourgeoisie confite dans ces certitudes m'a ennuyé, et le style n'a pas sauvé le plaisir de lecture vite disparu.

*Qui ne s'écrit pas ainsi (oui, je peux aussi abuser de la note de bas de page, en plus de la parenthèse). (Vous croyez que c'est parce que j'ai peur de ne pas avoir grand-chose à dire du livre dont je suis sensé parler ? Vous avez probablement au moins partiellement raison).
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