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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A l'origine, le voyage devait durer 5 jours... C'est ce que le passeur a assuré à Yoldas et à ses compagnons de misère, à Istanbul, la veille du grand départ. Il leur faudra 60 jours pour atteindre l'Europe et voir renaître l'espoir...
Ce roman, Sarah Marty l'a composé à partir d'une histoire vraie, celle que Yoldas lui a raconté alors qu'il était venu exercer ses talents de maçon dans sa propriété des Yvelines où un mur de pierre s'était effondré. Ce roman c'est celui de l'exil, de la fuite, du refus de la guerre et de la peur. Ils sont des centaines de kurdes à tenter de fuir une bonne fois pour toutes les violences et l'oppression des turcs, ce climat de guerre où tout espoir est anéanti. C'est le périple du petit groupe formé autour de Yoldas, des hommes et des femmes qui ne se connaissaient pas et qui vont former un noyau d'entraide et de solidarité pour traverser les épreuves qui les attendent. Ils sont à la merci de passeurs qui cherchent à gagner le maximum d'argent sur leur dos, ils sont obligés de leur faire confiance sans savoir s'ils ne vont pas de retrouver finalement pris au piège. Des jours et des nuits dans le froid, des abris insalubres, le manque de nourriture, les cris des loups et les douleurs de corps égratignés, boursoufflés par les chocs thermiques, affaiblis par le manque de sommeil et la faim... et le pire peut-être, ces passeurs qui ne les regardent pas et leur dénient toute humanité.
D'Istanbul à Lecce (dans les Pouilles) en passant par la Bulgarie, la Serbie, la Macédoine et une traversée maritime de tous les dangers, dans des conditions que Sarah Marty nous fait vivre sans nous épargner.
Ceux qui survivent ne sont pas au bout de leur peine...
Sarah Marty nous offre un récit véritablement poignant en compagnie de ces femmes et hommes d'un courage inouï, qui trouvent encore la force de croire en leurs rêves mais qui porteront à jamais en eux les séquelles de l'exil et les fantômes des compagnons qu'ils ont vu périr.
Ceux qui se cachent derrière de fausses peurs pour justifier leur refus d'accueillir des réfugiés devraient lire ce livre pour savoir ce qu'est vraiment la peur, ce que sont vraiment des dangers, ce que c'est que le déchirement de devoir quitter son pays, sa famille, sa culture... Un témoignage indispensable et salutaire.
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Tout quitter, c'est la décision inévitable qu'a pris Yoldas, un homme kurde. Fuir le chaos permanent de son pays et l'oppression des Turcs dans l'espoir de tout reconstruire ailleurs, en Europe. Un exil forcé qu'il effectuera avec d'autres compagnons, chacun avec pour seul bagage son histoire et une inébranlable rage de vivre. Mais, qui parviendra au terme de cet éprouvant périple?

Impossible de ne pas être admirative de la solidarité et de l'adversité dont ces migrants font preuve, allant jusqu'à puiser dans leurs dernières ressources pour atteindre leur but. En dépit des conditions inhumaines de leur voyage et malgré la peur, le froid et la faim qui les assaillent, ils se battront jusqu'au bout.

Ce livre est né d'une rencontre improbable entre l'auteure et Yoldas. Une voix pour restituer l'enfer du voyage et pour ne pas oublier ceux qui sont restés là-bas, en Turquie. Les mots de Sarah Marty nous immergent avec justesse et émotion dans cette traversée. Un récit de vies qui fait écho à l'actualité et qu'il est, pour moi, important de partager.

Ces hommes et ces femmes n'ont pas eu d'autres choix que de fuir leur pays et de prendre le chemin de l'exil pour pouvoir continuer à vivre. Un périple incroyable qui nous est conté dans ce livre poignant et fort. Un témoignage indispensable.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Une chose est de lire un énième article sur les migrants, autre chose est de passer soixante jours avec eux et de partager leur épopée. Les Kurdes que l'on suit dans ce récit fuient la Turquie orientale et se dirigent vers l'Europe en passant par la Bulgarie, la Serbie, la Macédoine et l'Albanie avant d'atteindre l'Italie.

Chaque migrant doit d'abord partir, quitter ceux qu'il aime ; il doit ensuite partager sa destinée avec des inconnus regroupés par des passeurs avides d'argent et peu scrupuleux; il doit également survivre à des épreuves physiques très pénibles et douloureuses, traverser à pied cols, rivières, tunnels, frontières et mer tout en endurant la faim, le froid, le racket et les humiliations.

Ce que décrit bien Sarah Marty, c'est ce que le migrant emporte avec lui : rien que des habits dans un sac à dos, mais aussi tout son passé, l'amour de ses proches. Il s'inquiète de leur inquiétude, ne peut communiquer avec eux mais leur parle sans cesse. Il s'est arraché du passé, mais ce dernier reste collé à sa peau. Il se projette aussi dans l'avenir et rêve d'un pays où il sera libre, aura chaud, mangera à sa faim et d'où il pourra envoyer des nouvelles et de l'argent à ceux qu'il a laissés derrière lui.

Écartelé entre un passé définitivement inaccessible parce que son voyage est sans retour possible et un avenir totalement incertain, soumis à la faim, au froid, à la fatigue, le migrant ne trouve finalement que dans la découverte de l'humanité de ses compagnons de traversée les ressources pour survivre.
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