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Critique de Playmo44


Zach est responsable luminaire dans un grand magasin parisien. Les lumières, c'est toute sa vie et il les préfère en rouge, vert ou bleu mais surtout pas en blanc neutre et aseptisé. Depuis qu'il a eu un accident étant enfant, il a une vision déformée de la réalité. Les choses qu'il voit sont idéalisées et transformées par le prisme d'un optimisme forcené et exacerbé. C'est pourquoi, lorsqu'il rencontre Clélia, star du porno qui réalise une exhibition en tant que danseuse/effeuilleuse dans un salon de l'érotisme, il imagine que celle-ci pratique de la danse classique. Alors que toutes les personnes présentes ont vu un strip-tease, lui a vu un magnifique ballet constitué de pas chassés…

J'ai décidé d'acheter cet album, après avoir lu en avant-première quelques planches sur le site de BDGest, en mai dernier. le dessin élégant et les premières pages prometteuses m'ont donné l'envie de me le procurer. Sans compter que c'est encore un album de la collection Grand Angle de chez Bamboo édition.

Au scénario, nous retrouvons un duo constitué de Stéphane Massard et Jean Rousselot à qui on devait déjà « Adieu monde cruel ! », en 2017. Ces deux compères, issus du monde de la télévision, nous offrent une histoire originale, où les auteurs nous content une réalité poétisée. Zach et Clélia, sont deux êtres très différents mais il se passe une rencontre improbable qui fait que des choses impossibles le deviennent et qu'un peu de magie opère. Même si certains personnages sont peut-être un peu trop stéréotypés comme celui du manager sans scrupule, d'autres sont plus extravagants et originaux comme l'indépendantiste qui va essayer d'aider notre héros à illuminer un pays tout entier.

En route pour l'Ile de Beauté et la liberté, nos héros ont choisi l'option du scooter comme moyen de transport, rendant ainsi encore plus pittoresque leur périple. le récit est parsemé d‘humour, ce qui donne à cette aventure un certain charme. Les auteurs ont décidé de traiter cette histoire d'amour avec légèreté, candeur et un peu de féérie, sans véritablement s'inquiéter de la probabilité de leur histoire, un peu à la manière d'un scénario à la Forrest Gump ou Amélie Poulain. Si je devais classer cette BD, j'hésiterais entre deux catégories cinématographiques qui ne sont pas forcément antinomique : le road-movie et la Rom Com.

D'un point de vue graphique, les dessins de Djet m'ont tout de suite attiré. J'ai trouvé original son style semi-réaliste tirant à certains moments vers le manga et à d'autres vers le comics. le coup de crayon de l'auteur, allié aux couleurs, arrive à faire passer des impressions différentes (tantôt chaudes tantôt froides). de même, j'ai trouvé original que l'on nous montre le décalage dans la perception des choses notamment lorsqu'on les voit avec les yeux de l'un des protagonistes puis de l'autre. Il s'agit du même endroit mais avec deux manières très différentes d'appréhender les choses. de manière générale, les couleurs sont lumineuses et totalement adaptée au propos. le découpage dynamique fait que l'on ne s'ennuie pas. Enfin, on retrouve à la fin de l'album un cahier graphique de quelques pages qui nous présente des recherches réalisées pour les personnages principaux.

C'est une BD qui se regarde plus qu'elle ne se lit. Les auteurs ont choisi le parti-pris de ne pas noyer le lecteur sous des tonnes de dialogues, préférant l'efficacité à la verbosité. le reproche que l'on pourrait lui faire est de ne pas avoir mené une réflexion et une critique plus acerbe sur certaines thématiques soulevées pour l'histoire, car on reste à la surface des choses. Cela reste très léger et peu réaliste. Néanmoins, cela atteint aussi son objectif premier qui est de divertir. C'est un récit complet, sans prétention, qui se laisse découvrir avec plaisir.

Lien : https://www.artefact-blog-bd..
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