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Critique de Sabrinaaydora


Peux t on à ce point s'imaginer sortir d'un livre aussi troublée? Tournant les dernières pages, je me suis surprise à essuyer les larmes sur mes joues, coulant en silence, sans sanglots douloureux. Avec juste ce qu'il y a de pudeur et de reconnaissance envers cet auteur de m'avoir fait partager cette histoire.
L'humanité a basculé dans l'horreur, un jour ou les autres se sont décidés à éradiquer les humains : comme un signal, au même moment, des personnes ont profanés des cœurs, meurtrissant avec plus de hardiesse et de tourments les corps des petites filles. Les survivant sont traqués, certains trouveront des refuges, d'autres non. L'auteur n'en dira pas plus, sans nommer la ville ou le pays, mettant le doigt sur la possibilité égale d'un tel retournement de situation dans nos sociétés.
Les enfants se sont regroupés, dans les profondeurs de la ville, dans les égouts. Ils survivent tant bien que mal dans une anarchie telle que les enfants loin de s'unir, s'entredéchirent malgré tout pour survivre. C'est de là que vient Lumière. Elle porte très bien son nom, cherchant chaque petite étincelle pour ne pas être happée par l'obscurité.
Lui, il survit dans ce monde, en essayant de faire le moins de bruit possible de ne pas se faire repérer. Mais un jour, de sa fenêtre, il voit Lumière, sont corps meurtri, sale, recroquevillée sur elle même. Il brave le danger et part la chercher et la ramener en sécurité. Et c'est avec lui qu'elle restera pendant de longs jours.
Au début apeurée, s'installe progressivement une ambiance réconfortante, sécurisante qui permette à Lumière de découvrir le monde d'une façon différente que les affres de ce qu'elle vivait "en dessous". La relation qu'ils tissent est touchante, rassurante en même temps pour nous lecteur de voir des étincelles d'humanité dans un monde ravagé d'inhumanité.
Cette histoire est touchante, merveilleuse par moment, on y rit, on pleure, on angoisse à l'idée de ce qui se passera lorsqu'on tournera la page. Et on espère, on espère que cela ne se produise jamais dans notre réalité, tout en ayant conscience que cela est vécu par d'autres populations dans le monde. Car cette réalité, dépeinte sous les traits d'un vieille et d'une petite fille, elle n'a pas d'identité. On souffre de cette prise de conscience car au quotidien, on aimerait juste se mettre des œillères et se dire que l'être humain n'est pas capable de tout cela. Et pourtant...
De plus, il n'y a aucune description des horreurs commises, mise à part d'une scène de mise à mort. Cela rend justement l'imagination plus fertile, et on s'empêche de s'imaginer le pire.
J'ai découvert la plume de Cyril Massarotto avec "Dieu est un pote à moi". J'ai enchainé ensuite ses romans. J'ai également eu la chance de le rencontrer à la foire du livre de Saint Louis en 2014. Une rencontre charmante, simple et attentive pour la lectrice que j'e suis.
C'est d'ailleurs ce qui fait pour moi la subtilité de son écriture : il n'y a pas de grandiloquence, de longs monologues d'où l'esprit ressort amoindri par fatigue de compréhension (comme je viens de le faire hein ^^), mais au contraire, les mots se suffisent à eux même. Il va droit au but, sans s'encombrer de grandes phrases ou de longues descriptions. ce qu'il dit est suffisant pour se faire une idée des lieux, et on ne tourne pas autour du sujet pendant 400 pages.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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