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Critique de PGilly


Je gardais un excellent souvenir de Christophe Massin. Il m'avait montré un chemin de liberté en conseillant Moins d'ego...plus de joie. J'avais lu aussi Souffrir ou aimer.
Son nouvel essai répond clairement à cette question que tout le monde se pose un jour : Comment peut-elle rester avec un homme pareil ?"Ou encore, comment a-t-il repris une femme dominatrice ?
L'auteur cumule deux casquettes. Il connaît bien le monde du travail en étant consultant pour les risques psychosociaux en entreprise et dans les organisations publiques. Il reçoit également à son cabinet de psychiatre-psychothérapeute.
Son approche démonte les mécanismes de soumission qui poussent à courber l'échine, à vivre avec une personne toxique et nous installe dans la peur de décevoir ou d'être abandonné ( femme battue, épouse d'un alcoolique, mari alcoolique, enfant brimé).

L'effacement de la personne provient souvent de la petite enfance, d'une carence affective précoce, dont les effets destructeurs se prolongent à l'âge adulte. L'insécurité affective combinée à des violences verbales ou physiques empêche la construction de l'immunité psychique.
Christophe Massin dresse un parallèle original entre immunité physiologique et immunité psychique : peau en première protection , inflammation barrière si la muqueuse est blessée, production d'anticorps ciblée sur l'agresseur.
Si ses capacités de défenses sont mises à mal, la personne affaiblie
se laisse faire (immunodépression),
témoigne d'une hypersensibilité (allergie)
adopte un comportement autodestructeur (maladie auto-immune).
Je perds pied, je rougis, j'accepte des tâches en ignorant les signaux du corps, je ne sais pas dire non.

Le thérapeute donne ensuite des clés - en deuxième partie - pour déjouer la dépendance affective et le harcèlement professionnel. Ces pistes de résolution émanent d'une longue expérience d'accompagnement de personnes en souffrance. Un des clés à insérer dans notre intérieur consiste à unifier nos voix intérieures, à nous respecter, à poser nos limites (cela s'apprend), en distinguant les faits et émotions - les miennes et celles des autres. En somme, découvrir qui je suis et le manifester ; quitter l'anxiété, l'inhibition et l'impulsivité au bénéfice de la conscience corporelle, du respect et de l'affirmation de soi.

Deux cents pages à dévorer en entrée,
à relire en plat de consistance,
en digérant les mécanismes habituels qui grippent le droit de dire ce que je veux alors que je l'accorde (le concède ?) à mon agresseur.
La conclusion étonne. Elle interroge le rôle que nous comptons tenir vis-à-vis des agressions contre l'environnement, émanant du collectif, de groupes d'intérêt. La réflexion prend un tour communautaire et philosophique; l'inflexion de nos comportement individuels sera insuffisant. Les possibilités d'action sont nombreuses. Agir, c'est renouer avec la confiance en soi.
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