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Critique de MaggyM


Première fois que j'ai envie de mettre 6 étoiles à une lecture !

Ce roman est pour moi THE coup de coeur de ces dernières années. J'ai littéralement été envoutée par le style de Stefano Massini, happée par l'épopée des Lehman Brothers et je ne cessais de penser au bouquin quand je ne le lisais pas. Bref, j'ai A.D.O.R.E, vous l'aurez compris.

L'auteur nous raconte donc le rêve américain, la grandeur et le déclin d'une famille illustre que le monde entier connait. Tout commence quand Henry arrive en Amérique depuis sa Bavière natale dans la deuxième moitié du 19e siècle. Assez vite, convaincu qu'il faut "vendre ce que les gens ont besoin d'acheter", il ouvre un commerce de tissu en Alabama et fera venir ses deux frères pour le seconder. Quand ils ont commencé à vendre du coton, qu'ils ont créé le métier "d'intermédiaire" que la plupart des gens ne comprenait même pas, qu'ils se sont intéressé au café... aucun des trois frères n'imaginait qu'ils étaient occupé à construire un véritable empire.

Le style de Stefano Massini est inclassable, comme tout le roman d'ailleurs. Ecrit à la manière de la poésie sans rime, ce qui permet les répétitions, les alignements de mots sans en faire des phrases... le roman semble se dérouler tout seul sous les yeux du lecteur; l'intrigue prend littéralement vie à la lecture. le fait que les titres des chapitres de la première partie soient tous écrits en Yiddish, renforce la judaïcité des frères; culture qui prédominera toutes leurs actions et qui s'étendra sur les générations futures.

Le chapitre consacré à la guerre de Sécession illustre parfaitement ce que le style apporte au récit, parce que c'est, de mon point de vue, le style, au service de l'intrigue, qui apporte tout le rythme et la profondeur à l'histoire, sans avoir besoin de l'exprimer par des mots. Dans ce chapitre donc, les paragraphes alternent entre le Nord et le Sud au côté des Lehman restés au Sud et ceux partis au Nord et les phrases entrent en résonnance constante, tel le bruit des canons dont il est à peine fait mention. Et tel un mantra, un paragraphe, revient, encore et encore:
"Au milieu
entre les deux,
comprimés,
encastrés
tel un gobelet de verre,
les Lehman Brothers"

Et sur près de 900 pages, à travers un roman qui laisse peu de place aux femmes (elles sont carrément absentes de l'arbre généalogique imprimé au début), à l'image de la réelle place qu'elles occupaient dans la famille Lehman, Stefano Massini est parvenu à me passionner pour une famille de banquiers, dont tout le monde connait le sort. Je pensais apprendre des choses, et ce fut le cas.
Je ne m'attendais pas à éprouver un tel plaisir à accompagner ces hommes sur plus d'un siècle et surtout, surtout, je pense n'avoir jamais été autant emportée par la forme d'un roman.
Je vous le disais, un vrai coup de coeur !
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