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Critique de Totophe17


"Sept vies à vivre" raconte l'histoire de la vie de René qui a vécu dans le Massif des Bauges puis dans la vallée quelques kilomètres plus loin. À sa naissance les conditions de vie étaient difficiles. Au début des années 20, sa famille trimait pour vivre, son père était menuisier et sa mère s'occupait de la maison, des enfants. René eut sept frères et soeurs qui moururent en bas âge faute de traitement médical, pas par maltraitance mais parce que les gens ne savaient pas de quoi avaient besoin les petits. La famille prenait ses décès avec philosophie, c'était une fatalité et Dieu rappelait ces petits anges auprès de lui.

René a grandi auprès de ses parents, aidant aux travaux de la ferme. Il mène une vie simple, avec des bonheurs simples. Il n'y a pas beaucoup d'argent à la maison, alors les plaisirs sont des plaisirs simples. À la déclaration de la seconde guerre mondiale, René a 13 ans. Il va cesser d'aller à l'école car il "sait lire et écrire". René et sa famille sont humiliés en permanence car ce sont des travailleurs pauvres ("La pitié, c'est un truc de riches, suffit de changer deux lettres et c'est la piété"). Ils pourront bénéficier de l'aide de l'État Français du Maréchal Pétain.

René parle souvent "aux petits anges", il se sent redevable vis à vis d'eux, car il vit eux non. Ils vont donc vivre par procuration par l'intermédiaire de René et de la richesse de ses vies. Et c'est ainsi que René vivra sept vies.

Pendant la période de la guerre, René va croiser des maquisards qui se cachent dans les massifs montagneux. Sa vie va en être transformée car il va rencontrer une jeune fille venue à la montagne pendant l'été, Céline et un jeune ukrainien Piotr. Céline sera l'amour de la vie de René mais la vie n'est pas toujours simple. Piotr sera tué avec d'autres maquisards. La maison de la famille de René sera détruite par le feu et ils devront descendre vivre dans la vallée.

Charles Masson nous propose de suivre la vie ou les vies de René de 1920 à 2000. Ce personnage simple va vivre des choses passionnantes et Charles Masson éclaire ces périodes de l'actualité de l'époque. C'est ainsi que l'occupation allemande est évoquée avec ses exactions ainsi que la résistance dans les maquis et l'attitude de la population. René fera son service militaire au Maroc dans un régiment de Spahis ce qui permettra à Charles Masson d'aborder les problèmes de la colonisation, de l'impérialisme et du colonialisme mais aussi du racisme. Leur héros, René, est un brave gars de la montagne, un peu frustre avec des idées un peu primaires. C'est Céline qui va le faire évoluer, l'ouvrir sur autre chose.

Charles Masson va aussi évoquer la fin de la seconde guerre mondiale et les relations tendues entre les personnes. La maison de René sera détruite et la famille partira vivre dans la vallée. Une des activités de la région est l'artisanat de la tannerie, alors René sera tanneur jusqu'à sa retraite.

J'ai beaucoup aimé le scénario proposé et le découpage thématique des vies de notre René. J'ai aimé son bon sens. le fait de donner la parole à Céline à partir des lettres et de son journal donne une autre dimension à l'histoire. J'ai apprécié le graphisme un peu désuet qui m'a rappelé certaines BD des années cinquante, à la fois dans le trait et les couleurs. le tout conforté par une mis en page des cases assez dynamique.

Charles Masson arrive à nous faire aimer un personnage ordinaire, qui boit et ne prend pas soin de lui alors qu'il s'occupe de ses petits frères et soeurs disparus. C'est un héros ordinaire qui sera "sauvé" par Céline.

J'ai beaucoup aimé le solex mais aussi la "mob" bleue qui m'a rappelé celle de mon père.

Un grand merci à Nicolas de Babelio et à Delcourt/*Mirages pour l'envoi de cette BD dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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