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EAN : 9782413077060
224 pages
Delcourt (21/02/2024)
3.95/5   41 notes
Résumé :
1939. René a 13 ans, il vit isolé avec ses parents dans le massif des Bauges. Après la perte de ses sept frères et soeurs en bas âge, il ressent le besoin de vivre pour eux. De son service militaire à son retour à la ferme familiale, du deuil de ses proches aux retrouvailles avec son amour de jeunesse, les sept vies que mène René mêlent le drame à la simplicité d'une existence dédiée aux autres.
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Notre jeune héros René perd ses 7 frères et soeurs alors qu'il n'a que 7 ans. Il va vouloir prendre une revanche sur l'existence en menant 7 vies à vivre malgré les drames qui le touchent. Perdre des êtres chers de sa famille est incontestablement une épreuve très difficile qui laisse des traces psychologiques.

Il y aura le service militaire à accomplir au Maroc qui ne se passera pas aussi bien qu'espéré, puis le retour à la ferme familiale dans une existence assez pauvre dans une triste réalité.

Bref, on ne va pas s'ennuyer avec ce singulier personnage qui n'arrête pas d'aider les autres sans être toutefois un héros. Ce type ordinaire pourrait très bien être quelqu'un de notre entourage, le français moyen avec ses qualités entre attachement et sincérité et ses défauts entre faiblesse et fragilité.

Pour ma part, je ne connaissais pas le massif des Bauges en Savoie où se déroule ce récit principalement. C'est dans le contrefort des Alpes dans une région montagneuse difficile d'accès qui a rarement été conquises aux contraires des vallées environnantes. Ainsi, les allemands prendront finalement possession que vers mi-1944 c'est à dire à la fin de la guerre.

On va suivre surtout sa relation particulière avec son amour de jeunesse qui n'a pas pu se concrétiser suite à des destins séparés. Parfois, il vaut mieux écouter son coeur. Mais bon, tout n'est pas perdu. René arrive à se relever à chaque fois malgré les épreuves.

L'auteur a choisi un découpage autour de ses 7 vies. En réalité, il n'y en a qu'une seule mais qui se décline en phase selon les âges et les épreuves traversées. La plus terrible sera sans doute celle de la guerre avec l'occupation allemande qui pourchassait les résistants dans ces endroits montagneux où se cachaient également des familles juives voulant échapper aux rafles menés par le gouvernement de Pétain.

C'est vrai que je n'ai pas tout de site compris cette histoire de croix en bois qui sont piétinés dans le cimeterre. Visiblement, la Seconde Guerre Mondiale a laissé des cicatrices douloureuses pour les familles de ces patelins.

J'ai également eu une confusion avec école qui est en fait le nom du village où s'est produite la terrible fusillade de représailles. On verra à la fin que beaucoup de choses sont reliés entre elles comme un puzzle mais qui ne s'assemble qu'à la toute fin. Je peux évidemment parler d'une véritable maîtrise dans le scénario.

A noter qu'il y aura également une réflexion assez intéressante sur le colonialisme, l'occupation, l'impérialisme mais également sur notre rapport avec les étrangers. C'est le genre de BD à lire mais tout en prenant le temps de la comprendre.

Je tiens à remercier l'éditeur Delcourt ainsi que Babélio de m'avoir permis de découvrir ce titre dans le cadre d'une masse critique. J'avais découvert l'auteur Charles Masson il y a bien longtemps en 2003 lors de la sortie de « Soupe froide » qui m'avait beaucoup plu dans un ton sobre et juste. Je dois également reconnaître que l'auteur a énormément progressé au niveau d'un graphisme devenu bien plus avenant.

Sept vies à vivre est incontestablement une bonne leçon de vie à nous donner !
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt...

C'est dans le massif inhospitalier des Bauges, à École, loin de la vallée, que se sont installés, depuis des générations, les ancêtres de René. Sans électricité, sans eau courante, sans médecin pour accourir au chevet des patients, les conditions de vie étaient précaires. Sur les neufs enfants que la mère de René mit au monde, seuls deux survivront. René, lui, est un bon gaillard de bonne constitution. Tout comme sa mère, une femme forte qui porte le pantalon tandis que son père, menuisier, est petit et tout sec. Au coeur de la nature, le petit garçon s'épanouit malgré la misère et la faim qui le tenaille parfois. D'une nature optimiste, René s'est juré de vivre pleinement, de vivre sept vies en mémoire de ses frères et soeurs décédés...

De sa naissance, en avril 1927, à un âge bien avancé, l'on suit le parcours de René. Son enfance, dans des conditions difficiles, dans les Bauges ; son service militaire au Maroc où il prendra conscience du colonialisme et du racisme ; ses amitiés avec des résistants qu'il est le premier à aider ; son amour de jeunesse qu'il n'oubliera jamais et le hantera des années durant ; le lien indéfectible avec sa petite soeur. Et les drames, bien sûr, qui jalonneront sa vie. Pour autant, René, de par sa bonhomie, son enjouement, son caractère optimiste et nonchalant, saura traverser les épreuves de la vie. Avec ce personnage terriblement attachant, Charles Masson dépeint, avec tendresse, une vie d'une simplicité et authenticité rares. Une vie de tragédies, de petits bonheurs, de grande joie que René saisira toujours à bras le corps. Un album réconfortant, un brin nostalgique, qui fleure bon le temps qui passe d'autant que, graphiquement, le dessin pixélisé et les couleurs tranchées rappellent ceux des anciens albums.
Un album touchant...
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On ne peut pas dire que René ait eu une vie extraordinaire, il est né dans un village montagnard du massif des Bauges en Savoie , l'a quitté pour la vallée, est parti faire son service militaire au Maroc et est revenu au point de départ.
Pourquoi « sept» vies alors ?
Parce que le petit garçon a perdu ses sept frères et soeurs alors qu'il n'a que sept ans et qu'il va vouloir vivre « sept vies » pour eux...
De petit garçon sauvage et quasi illettré, il va devenir un jeune homme plutôt séduisant qui va participer au maquis pendant la guerre , il va rencontrer l'amour de sa vie au service militaire, mais le destin ne va pas les réunir tout de suite, il va revenir et mener une vie un peu chaotique parsemé de drames.
C'est une existence à la fois simple et héroïque que nous raconte Charles Masson, celle d'un paysan/monsieur toutlemonde, ballotté par la vie.
Un graphisme faussement naïf et à l'aspect colorisé donne de la distance et de l'humour à ce récit touchant et « rétro ».

Merci à Babelio/Masse critique et Delcourt.
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Roger est né en 1926 dans le massif alpin des Bauges, « le pays de ceux qui n'ont rien. »
Sur les neuf enfants de sa fratrie, sept sont décédés en bas âge. Ces petits fantômes ne cesseront de l'accompagner, lui qui restera à jamais leur 'grand frère'. Roger vivra pour eux, "sept vies" - et l'auteur a l'idée touchante de découper son existence en autant de périodes jalonnées de drames universels (les guerres) et intimes.
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J'ai reçu hier ce bel album, l'ai commencé aussitôt et lu d'une traite.
Effet madeleine de Proust avec le graphisme : les couleurs de peau & de cheveux des personnages sont faites de petits points (nos actuels 'pixels') comme dans les oeuvres de Roy Lichtenstein et les vieux comics & dessins de publicités dont l'artiste s'inspirait.
Les teintes pâles, le trait, les décors bucoliques, les vêtements... tout cela m'a replongée dans l'ambiance des vieux magazines 'Lisette' et 'Fillette' qu'on trouvait chez mes grands-parents. L'époque est la même puisque René a traversé le 20e siècle.
A tel point que j'ai pris l'auteur pour un 'vieux rural'. Non, Charles Masson est "jeune" - né en 1968, comme moi - et médecin ORL.
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Je les ai tout de suite aimés, René & ses proches, tant ils ressemblent à des gens de ma famille, qui ont vécu à la campagne dans des conditions à peine moins rudes (climat plus clément).
Cette histoire m'a également rappelé le très beau film d'animation 'Interdit aux chiens et aux Italiens' (Alain Ughetto, 2022). Les vies y ressemblent à celles de mes grands-parents et à la jeunesse de mes parents. Ça ne fait pas si longtemps puisque je garde bien en tête leurs souvenirs... et tout était pourtant si différent de notre quotidien, de nos préoccupations.
Bref, mon petit coeur tout mou a fondu, hier, et j'ai été particulièrement touchée par la fin (les croix...).
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Un très grand merci à Babelio et Delcourt/Mirages pour cette MCS.
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Le massif des Bauges est le cadre dans lequel René nait et va vivre une très grande partie de sa vie.
Les 7 vies vont être les 7 grands moments de son existence qui seront toujours, non pas exceptionnels mais des périodes de la vie où René mettra son courage, sa force, son amour pour les autres.
C'est le gars que l'on veut avoir comme copain, celui avec qui il est bon de partager des petites tranches de vie.
Ces 7 cette vie sont aussi les 7 vies de ses frères et soeurs pour qui il vit. La perte très jeune de ses frères et soeurs en bas âge va le marquer à vie. Il va communiquer avec eux, vivre pour eux et partager ses moments. Cela est touchant et les dessins chaleureux renforcent ce sentiment de proximité.
Cette BD pleine d'humanité ne fait pas d'esbroufes, elle montre le quotidien des paysans, des personnes pauvres, isolées. Comment ne pas tomber sous le charme de ce Rener avec sa chemise à carreaux, enfourchant sa mobylette ?
Tout est dans la simplicité mais aussi dans la sincérité, l'authenticité et l'altruisme. Alors oui on tombe sous le charme.
Le dessin que je ne sais pas comment décrire, m'a d'emblée plu. Il me rappelle, comme l'a justement dit Visages, les albums de Sylvain et Sylvette. Ces dessins capturent l'essence de la nature et du monde rural avec des personnages expressifs et des paysages pittoresques.
J'aime beaucoup. Album nostalgique et touchant.
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critiques presse (4)
BDGest
22 février 2024
Découpé en sept chapitres à la symbolique claire et franche, l’album, à la narration onctueuse comme un bon reblochon et aux récitatifs secs comme le Crépy, se déguste avec plaisir. Généreux et habité, Masson offre un récit rempli d’émotions et de drames.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
20 février 2024
Mine de rien, on se laisse complètement embarquer par le récit du destin rural de ces vraies gens, un peu bourrus, mais tellement attentionnés, tout en compatissant avec la misère environnante. Il faut dire que la narration de Charles Masson est d’une fluidité exemplaire, à la manière de sa ligne claire graphique adoptée ici.
Lire la critique sur le site : BDZoom
LigneClaire
16 février 2024
Une vie du XXe siècle, pas vraiment hors normes mais frappée par les aléas de l’Histoire, la guerre, la maison qui brûle, les croix des tombes renversées, l’Algérie. Sept vies et pourquoi pas après les malheurs le bonheur. On se prend d’affection et de respect pour ce René, honnête homme, brave type, la petit sœur qui grandit. Comment il fait Charles Masson pour à chaque fois viser si juste ? Le talent et l’amour des autres, il est médecin, aussi.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Actualitte
12 février 2024
Un album beau et sincère comme un récit de Marcel Pagnol, avec un découpage des pages plein d'espièglerie et de malice – comme si l'auteur n'aimait pas beaucoup qu'on lui impose des cases trop rigides.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
On avance !

Y a pas a l'aimer, la neige, faut s'y faire !

Quand je pense qu'il y en a qui vont en vacances de neige.

Le ski, c'est pas fait pour les paysans.

Nous, pour la neige, on a nos sabots.
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Il ne faut pas croire que tous les résistants étaient des héros, des combattants splendides.
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Il ne supporte pas non plus l'anarchisme, ni aucune forme de mouvement politique.
- Au bout d'un moment, tu les vois apparaître, les chefs. Et moi, j'aime pas les chefs.
- Mais, il en faut bien, des chefs.
- Non, pas pour moi.
(p. 88)
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[ en 2000 ]
- Je crois qu'ils se foutent de notre gueule, aux paysans, à la télé.
- T'inquiète, René, c'est les Deschiens. Ils se rappellent d'où ils viennent.
(p. 211)
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- Marxiste ? Mais c'est quoi ça ?
- C'est ceux qui veulent tout partager.
- C'est facile de partager quand on n'a rien à partager.
- Non, c'est plus facile de partager quand on a quelque chose à partager ... parce que ça veut dire qu'au moins, les autres ont quelque chose. C'est pas normal que les gens n'aient rien.

(page 87)
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Videos de Charles Masson (2) Voir plusAjouter une vidéo
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