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Critique de Masa


Je n'ai pas résisté longtemps dès qu'il fut intégré à ma PAL. Tel un toxico, je me suis jeté dessus en quête de savoureuses lettres sanguines. « Les puits de l'enfer » est l'un de ses premiers écrits. En début de carrière, Graham Masterton était en pleine période fougueuse d'écriture. Il sortait entre deux et trois livres par an. 1979 ne déroge pas à cette règle et paressait, cette année-là, « Le complot de Sweetman » – un thriller bien sympathique mais très loin de l'excellente plume du Maître – et « Le Sphinx » (pas encore lu).
Une mini déception vint lorsque j'ai ouvert ce livre. Comme pour ses premiers écrits, la narration se fait à la première personne.

Mason Perkins est appelé chez les Bodine. L'eau de leur puits est d'une étrange couleur. D'une teinte jaunâtre – rappelant l'urine –, ce liquide inquiète les possesseurs de ce puits.

Ce livre est un pétard mouillé. le début alléchant se transforme rapidement en un thriller fantastique aux nombreuses longueurs. Nous sommes bien loin du Masterton que j'aime. Plus je lisais et plus je regardais combien de pages il me restait. Cette platitude littéraire me surprend quand on sait que quatre ans plus tard, il signera l'un de ses meilleurs romans : « Le démon des morts ».
Je ne reconnais même plus le style percutant de l'écossais. Censuré ou sans panache, je ne retrouve rien. Ce livre est dépourvu de toute trace d'hémoglobine, de passages bien horrifiques comme j'ai pu m'enivrer sans jamais atteindre la gueule de bois. On retrouve toutefois un humour bien moins décapant qu'à l'accoutumé – j'ai en mémoire le mémorable « La nuit des salamandres ».
Ce n'est parce que je critique ce livre qu'il est mauvais. J'ai commencé par l'excellence avec cet auteur et j'ai comme une bouffée de nostalgie quand je ne retrouve pas l'écriture du Maître. Si je fais abstraction de mes attentes, j'avoue que l'histoire est intéressante. J'ai bien la complicité entre Mason et son chat Shelley. J'ai eu un petit sourire lorsque j'ai vu comme s'appelait son concurrent pour conquérir le coeur de la scientifique : Pigskin ( = face de porc).
Le dernier tiers est plus intéressant. L'auteur nous dresse un hommage à Howard Phillips Lovecraft avec le mythe de Cthulhu. L'histoire s'emballe et je retrouve une des forces de Graham Masterton : les descriptions de légendes. Je m'émerveille comme un étudiant qui écoute son professeur. La fin est haletante et j'ai du mal à m'arrêter. Les dernières pages sont envoûtantes, parfois perverses, mais sont un pur régal.

Nous avons là un Graham de faible facture (si on excepte ces 80 dernières pages) que je ne recommande pas comme première lecture pour découvrir l'auteur. Ce livre est fait pour les fans comme moi, de l'auteur, qui souhaitent avoir tous ses livres. Heureusement, l'écossais écriera, par la suite, des chefs-d'oeuvres.
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