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Critique de fabienne2909


Comment prendre pour son roman un sujet fantastique sympa — le voyage dans le temps à des fins d'amour— et en faire un texte moyen. Cette appréciation n'est pas nouvelle, ça arrive fréquemment, mais ma fibre romantique et mon goût des romans dynamiques ont ici été un peu trop frustrés.

En novembre 1971, Richard Collier entreprend le dernier voyage de sa vie. Ce scénariste télé renommé est atteint d'une tumeur incurable au cerveau, alors qu'il n'a que 36 ans, et plutôt que d'imposer son agonie à ses proches, il préfère s'éloigner. C'est ainsi qu'il aboutit dans un hôtel de San Diego, attiré par cette bâtisse chargée d'histoire qui accueillit 80 ans plus tôt la pièce donnée par la célèbre actrice dramatique de l'époque, Elise McKenna. Désoeuvré, Richard visite le musée dédié à cet événement, et dès qu'il voit la photo de l'actrice, Richard s'en éprend immédiatement, lui qui ne fut jamais amoureux de sa vie. Après des recherches sur la vie de cette dernière, il apprend qu'un événement survenu précisément à l'hôtel développa son jeu mais en contrepartie, la fit se retirer du monde en dehors de ses prestations théâtrales. Que s'est-il passé ce fameux jour de novembre 1896 ? Pourquoi cela évoque-t-il des souvenirs à Richard ? Aurait-il été là ?
Après avoir trouvé un traité scientifique sur la décomposition du temps en strates, ouvrant la possibilité de voyager dans le temps, Richard réussit à revenir en 1896. Arrivera-t-il à séduire Elise McKenna ? Ne risque-t-il pas plutôt de bouleverser le cours du temps ?

Toutes ces questions sont traitées dans ce roman maladroit, qui malgré ses quelques 300 pages, m'a fait penser à une longue novella en ce que les thèmes sont nombreux (le voyage dans le temps, l'adaptation d'un personnage à une époque qui n'est pas la sienne, un féminisme assez étonnant dans son avant-gardisme) mais traités de manière assez superficielle (et on n'a pas ici l'excuse du format) : les personnages, à l'exception de Richard Collier, ne sont pas assez consistants pour être crédibles. Il faut dire aussi qu'ils n'ont pas le temps de l'être, l'intrigue se déroulant au final sur quelques jours seulement. Ce qui entre paradoxalement en discordance avec le rythme du roman : mais que c'est long pour entrer dans le vif du sujet ! Il faut en effet supporter pendant plus de 100 pages les pensées de Richard, ses interrogations, ses hésitations, avant que l'action ne prenne réellement place.
Le roman d'amour, qui prend une place dérisoire dans le roman, est assez naïf, et le manque de considération de Richard pour les convenances de l'époque, créant souvent un malaise en Elise qu'il bouscule quelque peu, ne serait-ce que par l'intensité brutale de ses sentiments qu'il lui impose, a provoqué en moi un certain malaise. Et la facilité avec laquelle celle-ci en fait fi, en si peu de temps, face à un homme qui refuse d'expliquer le mystère qui l'entoure, est assez surprenante et n'aide pas à pallier la crédibilité qui fait cruellement défaut au roman.

Essai donc manqué pour ce roman de science-fiction déséquilibré et, pour moi, de mauvaise facture. Dommage !
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