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Critique de kikenbook
Pour son premier roman, Michel Mathias s'est inspiré de ses apprentissages, telle est la promesse de la quatrième de couverture. Quelle part de Michel y a-t-il donc dans la vie de Paul, le jeune narrateur tourmenté par le choix quasi-cornélien que propose le titre ? Peu importe, le principal est que Paul nous emporte dans un voyage à la fois spirituel, sentimental et humanitaire.
La scène d'ouverture annonce déjà de bonnes grosses secousses le long du parcours de Paul : en pleine guerre civile du Congo-Brazzaville, Paul se retrouve dans une rue sous les tirs de roquettes et, quand l'une d'elles, tirée par un Cobra au prénom symbolique, atterrit sur sa voiture, en son âme un rideau s'ouvre libérant le film de ses souvenirs au moment où, du côté du corps, ses paupières se ferment et plus rien ne répond. Premier souvenir : enfance,1980, Saint-Malo, le cri d'une mère, les poings d'un père devenu bête enragée, un lecteur cassette fracassé sur le crâne et la promesse intérieure de fuir loin pour « trouver des hommes meilleurs » et ne plus se faire avoir.
Dès lors, dix ans plus tard, nous suivons Paul, jeune étudiant en médecine qui, motivé par son envie, son besoin d'aider les autres, découvre l'engagement humanitaire. Il est alors loin de penser qu'une autre découverte, accidentelle celle-là, va bouleverser sa vie : Dieu. Cette foi soudaine qui l'habite est à la fois son moteur et son frein. Si elle est un carburant supplémentaire dans l'action humanitaire dans laquelle il entend s'accomplir, un conflit intérieur s'engage : comment concilier les élans spirituels d'une âme prête à se dévouer à l'amour de Dieu avec les élans sentimentaux d'un corps, d'un coeur, d'un esprit prêts à se donner à l'amour d'un homme ?
Le roman de Michel Mathias est un récit de révélations dont l'écriture semble mûrir et se réchauffer à mesure que Paul lui-aussi gagne en maturité sous le soleil de l'Afrique. Sans bondieuseries excessives ou cucuteries abusives, les questionnements qu'entraine la découverte de la foi et de l'homosexualité sonnent terriblement juste. Paul est attachant parce qu'il est sincère, vrai, humain, au même titre que la plume sans fioriture qui lui donne vie et le fait se confronter à la violence des hommes et des sentiments, à des choix de vie cruciaux, à des silences aussi déchirants que des cris. Les rencontres humaines de Paul sont autant de repères posés sur les berges du torrent impétueux qu'est la vie de ce jeune homme mu par des amours plurielles : aimer autrui, Dieu et un homme, est-ce trop pour un seul individu ? Faut-il choisir ?
Michel Mathias signe un premier roman fort qui m'a littéralement embarqué et tenu en haleine jusqu'à la fin, dans l'attente de savoir quel serait le destin de Paul : sa pratique de la médecine humanitaire allait-elle se faire sous couvert d'une robe de bure dédiée à Dieu ou dans la toile d'un pantalon de civil, au bras d'un amoureux ? La réponse est une ode à la tolérance et à l'harmonie.
La scène d'ouverture annonce déjà de bonnes grosses secousses le long du parcours de Paul : en pleine guerre civile du Congo-Brazzaville, Paul se retrouve dans une rue sous les tirs de roquettes et, quand l'une d'elles, tirée par un Cobra au prénom symbolique, atterrit sur sa voiture, en son âme un rideau s'ouvre libérant le film de ses souvenirs au moment où, du côté du corps, ses paupières se ferment et plus rien ne répond. Premier souvenir : enfance,1980, Saint-Malo, le cri d'une mère, les poings d'un père devenu bête enragée, un lecteur cassette fracassé sur le crâne et la promesse intérieure de fuir loin pour « trouver des hommes meilleurs » et ne plus se faire avoir.
Dès lors, dix ans plus tard, nous suivons Paul, jeune étudiant en médecine qui, motivé par son envie, son besoin d'aider les autres, découvre l'engagement humanitaire. Il est alors loin de penser qu'une autre découverte, accidentelle celle-là, va bouleverser sa vie : Dieu. Cette foi soudaine qui l'habite est à la fois son moteur et son frein. Si elle est un carburant supplémentaire dans l'action humanitaire dans laquelle il entend s'accomplir, un conflit intérieur s'engage : comment concilier les élans spirituels d'une âme prête à se dévouer à l'amour de Dieu avec les élans sentimentaux d'un corps, d'un coeur, d'un esprit prêts à se donner à l'amour d'un homme ?
Le roman de Michel Mathias est un récit de révélations dont l'écriture semble mûrir et se réchauffer à mesure que Paul lui-aussi gagne en maturité sous le soleil de l'Afrique. Sans bondieuseries excessives ou cucuteries abusives, les questionnements qu'entraine la découverte de la foi et de l'homosexualité sonnent terriblement juste. Paul est attachant parce qu'il est sincère, vrai, humain, au même titre que la plume sans fioriture qui lui donne vie et le fait se confronter à la violence des hommes et des sentiments, à des choix de vie cruciaux, à des silences aussi déchirants que des cris. Les rencontres humaines de Paul sont autant de repères posés sur les berges du torrent impétueux qu'est la vie de ce jeune homme mu par des amours plurielles : aimer autrui, Dieu et un homme, est-ce trop pour un seul individu ? Faut-il choisir ?
Michel Mathias signe un premier roman fort qui m'a littéralement embarqué et tenu en haleine jusqu'à la fin, dans l'attente de savoir quel serait le destin de Paul : sa pratique de la médecine humanitaire allait-elle se faire sous couvert d'une robe de bure dédiée à Dieu ou dans la toile d'un pantalon de civil, au bras d'un amoureux ? La réponse est une ode à la tolérance et à l'harmonie.
