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Critique de Bricyclette


Lu dans le cadre du comité polar sur la lutte des classes organisé par une des librairies indépendante de Saint-Nazaire.
Ayant beaucoup apprécié Leurs enfants après eux, j'ai eu envie de découvrir un autre livre de Nicolas Mathieu. Encore plus noir que le souvenir que je conserve de ce dernier parce que plus violent. Imaginez l'ambiance. C'est l'hiver, la neige tombe dans les Vosges et l'usine Velocia qui embauche des famille de génération en génération est en passe de fermer. Alors même si travailler en usine ne fait rêver personne, c'est la catastrophe. Parce que les Vosges, c'est bien connu, c'est le trou. « A se demander si ces péteux de Nancy n'avaient pas raison : les Vosges c'était vraiment un trou de trois fois rien, fallait pas plus de deux coups de fil pour en faire le tour. » Les jeunes tuent l'ennui dans l'alcool, la cigarette, la drogue, le sexe, les boîtes, au volant de leur moto. A l'école, ils ne sont pas des flèches. L'avenir que leur prévoit Nicolas Mathieu est tellement sombre « En attendant, ils iraient stagner dans de piètres F2, mijotant aux zones périphériques. Ils seraient pauvres et leurs enfants plus pauvres encore. Ils deviendraient peut-être comme ces misérables qu'ils avaient tant méprisés, manouches, feignants, drogués, profiteurs, bicots, ratons, négros, ceux d'en bas, bariolés et faux français, hétéroclites et bidouilleurs, de tout en bas, sous-sol qui les appelait. »
J'ai beaucoup apprécié la construction du roman. Au fil de chaque chapitre, on suit un des personnages, ce qui permet de s'attacher à lui et de voir son évolution, enfin surtout la manière dont il s'enfonce davantage. Il y a Martel, délégué syndical endetté jusqu'au cou et tentant de renflouer les caisses par le biais de combines foireuses, Rita l'inspectrice du travail peu orthodoxe parce qu'elle picole et se prend pour Mère Térésa dans le but de sauver une jeune fille de la prostitution, Bruce dans le pétrin jusqu'au cou parce qu'il se mesure à beaucoup trop fort pour lui, Lydie qui attire les mecs comme des mouches… Vous l'avez compris, il s'agit d'une fresque sociale malheureusement très réaliste et extrêmement prenante.
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