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Critique de sebthoja


Nicolas Mathieu n'est pas l'écrivain de la désillusion. Si la frustration est au coeur de ses romans, un vent d'espérance n'y souffle pas moins pour autant.

Avec Connemara, c'est à l'aube du mitan de la vie qu'il s'attele. Hélène approche des quarante ans, deux filles, un beau mariage et un poste à responsabilité. L'heure des bilans pour celle à qui tout semble avoir réussi. C'est sans compter ses humeurs noires qui la harcèlent et prennent source dans sa propre terre de désirs inassouvis.

Jusqu'au jour où le hasard mettra sur sa route une ancienne gloire de son lycée que toutes les filles convoitaient.

Christophe est en instance de divorce, et ne voit pas assez son fils. Il est représentant en nourriture canine, et organise son temps en fonction d'objectifs inatteignables. L'heure des comptes, pour celui qui semble avoir tout raté. Il a pourtant la ferme intention de reprendre son activité de hockeyeur, comme du temps où il en était star locale.

"Il fallait vivre pourtant et espérer, malgré le compte à rebours et les premiers cheveux blancs. Des jours meilleurs viendraient. On le lui avait promis." Page 52.

Quelles raisons le poussent à vouloir revivre ses instants de folle exaltation et d'espoirs sans fin ? Peut-être les mêmes que celles qui ont conduit Nicolas Mathieu à nous offrir ce nouveau roman à la frontière entre le générationnel et l'universel. Une écriture à fleur de peau, alliée à un souci constant du détail, comme un "chassé-croisé des espérances et de la peur" inspiré de sociologie, de psychologie et d'une putain de lucidité qui fait du bien !
Start-up nation balbutiante, exploitation des classes populaires, vacuité des valeurs, repli sur soi, nous sommes en 2017. C'est dans cette ambiance crépusculaire - sur laquelle le soleil ne s'est toujours pas levé - que les Français vont élire un président dont ils ne veulent pas.
Reste la rage de vivre, avec fougue, de celle que l'on retouve dans ces hymnes populaires qui traversent les générations et des classes entières, car "on dit que la vie est une folie, et que la folie ça se danse".
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