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Critique de Romileon


Hélène s'ennuie. Elle qui a tout réussi, se tirer de sa campagne vosgienne, de belles études, une carrière, deux enfants…
Elle devrait être satisfaite et pourtant…
Christophe est resté à Cornécourt, à côté d'Epinal. Très populaire au lycée car qu'il était non seulement très beau mais aussi jouait dans l'équipe locale de hockey. Aujourd'hui il a un boulot de représentant, deux vieux potes, un vieux père dont la tête se met à battre la campagne, une ex-compagne qui décide de déménager et donc de s'éloigner avec le gosse.
Ces deux là vont se retrouver lors de rendez-vous clandestins, se rapprocher prudemment.. Christophe peut-il vraiment plaire à Hélène l'ambitieuse ? Hélène peut-elle imposer ses choix, ses goûts à Christophe ?
Parce qu'il faut plus que l'entente des corps pour faire un couple.
J'aime décidément l'écriture de Nicolas Mathieu, son style vif, incisif parfois. C'est un fin observateur de ses contemporains ce qui lui permet de dresser des personnages plus vrais que nature : la quarantenaire insatisfaite qui se laisse tenter par des aventures d'un soir sur les suggestions d'une petite stagiaire qui finalement est celle dont elle est la plus proche dans la boite. Ses frustrations de couple : monsieur qui dès que la porte familiale est fermée se lance dans le monde sans aucune inquiétude, scrupule. Il sait que la « maison » va tourner. Ses frustrations professionnelles : deviendra-t-elle associée de la boite ou est-ce le petit dernier recruté aux dents longues qui aura ce privilège ?
Christophe qui après avoir été un cador stagne dans son bled coincé dans ses problèmes de partage de garde, de père devenant Alzheimer, de velléités de retour sur le devant de la scène par une reprise tardive du hockey.
Son analyse des cabinets conseil genre Mc Kinsey qui gèrent non seulement les stratégies des entreprises mais aussi celle des administrations est très juste.
Sa construction aussi est habile. Des allers retours entre les personnages d'Hélène puis de Christophe, aujourd'hui et hier…
Et pourtant, si je ne me suis pas ennuyée une seconde, je ne me suis pas laissée embarquée comme avec « Les enfants après eux ». On retrouve d'ailleurs le thème d'un certain déterminisme social ici aussi.
C'est peut-être le personnage d'Hélène, son cynisme, son égoïsme même me l'ont tenu à l'écart.
C'est peut être l'abondance de la novlangue du management d'aujourd'hui dans certains parties qui m'a rebutée. Ce lexique est juste sur le fond mais qu'il est pénible de lire ce jargon jargonisant !
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