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Critique de PetiteBichette


Hélène, je m'appelle Hélène,
Je suis une fille comme les autres,
Héééélèèèèène, je m'appelle Héééélèèèèène,
Jeeeeeeeeee suis une fille comme les aaaaauuuutreeeees,
En toute logique, une fois ce livre refermé j'aurais dû m'égosiller sur cette chanson et me rebaptiser Hélène, comme le personnage principal de ce bouquin, mais finalement non, car fort heureusement, j'ose croire que je n'ai pas grand-chose en commun avec Hélène.
Pourtant au départ, ça matchait pas mal entre nous, même génération, fille unique, à peu près les mêmes études et des ressemblances dans le boulot, deux enfants, des parents qui ont acheté un petit appart à la Grande-Motte pour les vacances, qui ont payé de belles études à leur fille, études qu'eux-mêmes n'ont pas été en mesure de faire parce que dans leur milieu on n'en faisait pas et qu'on n'aurait pas su comment s'y prendre…
Donc le phénomène d'identification aurait dû fonctionner à plein régime ; les feuilletés Picard qu'on sort du four le soir après une journée de boulot pour faire plaisir aux gamins et surtout car on est crevés, les clins d'oeil appuyés de Nicolas Mathieu sur les souvenirs de notre enfance et adolescence, aaah, les Mystérieuses cités d'or avec Dorothée sur RécréA2, … l'incontournable chanson de Sardou que tout le monde connaît par coeur… Nicolas Mathieu aime caresser sa cible de lecteurs dans le sens du poil…
D'ailleurs Nico est passé chez Brico, et en plus des croquettes, il a pris le plus grand râteau qu'il pouvait trouver pour ratisser un maximum de lecteurs. Tant mieux pour lui, la pêche semble avoir été bonne, mais, ça n'a pas pris en ce qui me concerne …
D'abord toutes ces ficelles, ces références à la pelle, ça m'a fait l'effet du mec hyper lourdingue qui fait du pied sous la table en se croyant au summum de l'art de la séduction alors qu'on a juste envie de lui coller une bonne baffe …
Le pamphlet de Nicolas Mathieu sur les cabinets de conseil m'a paru complètement ridicule et caricatural. Donc, si je résume sa vision acérée, dans les cabinets de consulting, travaillent des méchants consultants qui piquent le fric du contribuable avec l'aide de fonctionnaires hauts placés qui ne pensent qu'à protéger leurs arrières et assurer leur promotion par la grâce de réorganisations vides de sens. Pour ce faire, le consultant grassement payé, débite dans un sabir franglais incompréhensible un discours truffé de chiffres avec de beaux camemberts powerpoint et tout le monde se tape dans la main à la fin. Là je me pose tout de même la question de savoir si Nicolas Mathieu a vraiment rencontré des gens qui travaillent dans le conseil ou s'il a juste acheté à la Fnac le guide « le Conseil pour les Nuls » ?
De même, dans la continuité de la « vision » de l'auteur, la plupart des gens ont des vies de merde, font un boulot de merde qu'ils soient en haut ou en bas de la pyramide sociale, et sont au choix : des ratés ignares complètement bas de plafond (comme ce débile de vieux beau de Christophe qui vend des croquettes pour chiens – votez 1 pour Christophe) ou de purs égoïstes incapables d'aimer autre chose que leur nombril et mettent leur intelligence au service de leur cynisme (votez 2 pour Hélène).
Comment ça vous ne vous reconnaissez ni dans l'un ni dans l'autre ? Ah, merci ça me rassure tout de même un peu… Je n'ai pas vraiment adhéré à cette façon nihiliste de voir les choses, car si ma vie n'est pas toujours rose ni un long fleuve tranquille, il y a au moins un ingrédient présent dans ma vie, et heureusement aussi dans celle de beaucoup d'autres personnes, et qui m'a fait cruellement fait défaut dans ce pavé, c'est l'amour ! La seule trace que j'en ai trouvée dans toute cette déprime et toute cette tristesse, c'est dans la jolie relation entre le grand-père et son petit-fils ! (mais là n'était pas l'essentiel du récit).
En toute sincérité, ces pages m'ont mortellement ennuyé, ces personnages sans âme et caricaturaux, nombrilistes, traités avec condescendance par l'auteur, je n'y ai pas cru et ne leur ai trouvé aucun intérêt… Entre les longueurs interminables (les matchs de hockey, le journal d'ado apparemment repris en mode copier/coller (tiens une habitude de consultant), les descriptions à n'en plus finir des beuveries entre potes et des effets de l'alcool, les invraisemblances (les confidences d'Hélène à sa petite consultante, qui va jusqu'à perdre son poste pour elle au cours d'un entretien surréaliste, des primes à 5 chiffres pour plusieurs collaborateurs dans une société de conseil à Nancy..), les approximations (le cabinet Arthur Andersen cité comme grand cabinet alors qu'il a sombré depuis 2002 à la faveur du scandale Enron, l'EM Lyon classée dans le Top 10 des écoles de commerce alors qu'elle est dans le Top 5 depuis 30 ans) … je n'ai rien ressenti au cours de cette lecture, à part de la déception et de l'agacement …
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