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Critique de clairemarquez75
Tout commence par l'éclat d'une couleur chaude, renvoyée par une bille en mouvement, celui du temps qui file. Son roulement grave et lent vous capte. La ronde prison de silice enferme une histoire et vous l'expose. C'est l'histoire des hommes et des femmes qui se croisent, qui s'oublient dans la salle du petit déjeuner d'hôtels interchangeables. C'est l'histoire d'hommes et de femmes qui dansent ensemble sur un carrousel devenu fou, mais dont on sait bien que le tourbillon s'arrêtera. C'est l'histoire d'enfants qui deviennent trop grands dans leurs déguisements de super-héros, et qui n'ont jamais aussi bien joué ce rôle qu'après de leurs parents.
Le ciel ouvert expose la stupéfiante aisance de Nicolas Mathieu à decrire par les mots la douce sensation de chaque molécule d'oxygène absorbé par nos cellules. "Nous habitons tous ce moment intercalaire, ce lieu équivoque aux couleurs de fusain où s'achève l'insomnie."
Le lecteur court comme un enfant turbulent, de ses occupations de môme, à ses doutes fondateurs d'homme. Nicolas Mathieu vous fait sentir l'odeur de votre trousse et vos passions pour les ballons de baudruche et les vies parallèles. Il vous projette dans votre propre vie et vous en redessine le beau. Les textes se rejoignent peu à peu, kaléidoscope temporel, intemporel, anonyme, universel. Une explosion de saveurs tamisées avec soin depuis le compte Instagram de l'auteur.
Des textes d'une poésie folle, loin du voyeurisme d'une histoire très personnelle et adultère. Et un ouvrage magnifique, peuplé des dessins splendides et vivants d'Aline Zalko. Ce livre objet est un pur bijou, à conserver précieusement pour y piocher des textes les jours de blues, pour se rappeler à quel point la vie peut être belle, même quand elle griffe.
Il me reste à découvrir tous les autres livres de cet auteur qui vient de prendre une tres grande place dans mon univers !
"Ce livre. je l'ai donc conçu, avec certaines complicités comme une machine infernale rassemblant les pièces éparses de ces émerveillements, de ces détresses, de tout le fluxd'expériences et de sentiments qui m'ont traversé et ne m'appartiennent plus. S'y adjoignent les ébahissements du voyage, le coeur fendu d'être père, fls, d'être en proie aux choses. Et mettant au point ce projectile, j'ai rêvé comme à chaque fois de la lectrice ou du lecteur qui dirait : Oui, c'est bien moi, c'est bien ma peine et ma joie, mon histoire et notre affaire à tous ; voilà comme on nous accable et comme je veux exister à toute force. Ce cri qui ouvre le ciel, ce temps qu'on ne me prendra pas, ce sont les miens. Oui, partant de ce seul amour, je veux croire qu'il est possible de constituer les aliances et de forger les armes d'une bataille qui n'aurait pas de fin. Mon coeur n'est pas à moi. Ce grand désir d'être qui partout se heurte aux mêmes disciplines, aux mêmes entreprises d'asservissement, ce pouls de bête en nous qui n'a sa place dans aucun tableau et ne consent à aucun calcul, ce grand foyer d'où sourd notre puissance, voilà le bien commun par excellence. Ce livre voudrait lancer un pont entre ce battement si personnel, le soupir d'un seul et le soulèvement de nos mains. Il voudrait être ce guetteur, instruit par le souvenir et par la peau, qui toujours clame un même mot d'ordre : Ne cède rien de ta joie."
Le ciel ouvert expose la stupéfiante aisance de Nicolas Mathieu à decrire par les mots la douce sensation de chaque molécule d'oxygène absorbé par nos cellules. "Nous habitons tous ce moment intercalaire, ce lieu équivoque aux couleurs de fusain où s'achève l'insomnie."
Le lecteur court comme un enfant turbulent, de ses occupations de môme, à ses doutes fondateurs d'homme. Nicolas Mathieu vous fait sentir l'odeur de votre trousse et vos passions pour les ballons de baudruche et les vies parallèles. Il vous projette dans votre propre vie et vous en redessine le beau. Les textes se rejoignent peu à peu, kaléidoscope temporel, intemporel, anonyme, universel. Une explosion de saveurs tamisées avec soin depuis le compte Instagram de l'auteur.
Des textes d'une poésie folle, loin du voyeurisme d'une histoire très personnelle et adultère. Et un ouvrage magnifique, peuplé des dessins splendides et vivants d'Aline Zalko. Ce livre objet est un pur bijou, à conserver précieusement pour y piocher des textes les jours de blues, pour se rappeler à quel point la vie peut être belle, même quand elle griffe.
Il me reste à découvrir tous les autres livres de cet auteur qui vient de prendre une tres grande place dans mon univers !
"Ce livre. je l'ai donc conçu, avec certaines complicités comme une machine infernale rassemblant les pièces éparses de ces émerveillements, de ces détresses, de tout le fluxd'expériences et de sentiments qui m'ont traversé et ne m'appartiennent plus. S'y adjoignent les ébahissements du voyage, le coeur fendu d'être père, fls, d'être en proie aux choses. Et mettant au point ce projectile, j'ai rêvé comme à chaque fois de la lectrice ou du lecteur qui dirait : Oui, c'est bien moi, c'est bien ma peine et ma joie, mon histoire et notre affaire à tous ; voilà comme on nous accable et comme je veux exister à toute force. Ce cri qui ouvre le ciel, ce temps qu'on ne me prendra pas, ce sont les miens. Oui, partant de ce seul amour, je veux croire qu'il est possible de constituer les aliances et de forger les armes d'une bataille qui n'aurait pas de fin. Mon coeur n'est pas à moi. Ce grand désir d'être qui partout se heurte aux mêmes disciplines, aux mêmes entreprises d'asservissement, ce pouls de bête en nous qui n'a sa place dans aucun tableau et ne consent à aucun calcul, ce grand foyer d'où sourd notre puissance, voilà le bien commun par excellence. Ce livre voudrait lancer un pont entre ce battement si personnel, le soupir d'un seul et le soulèvement de nos mains. Il voudrait être ce guetteur, instruit par le souvenir et par la peau, qui toujours clame un même mot d'ordre : Ne cède rien de ta joie."
