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Critique de jamiK


jamiK
12 décembre 2019
Cette bande dessinée est le témoignage d'un homme qui a vécu plusieurs internements en institut psychiatrique. C'est raconté à la première personne du singulier, et ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, c'est justement ce point de vue de l'intérieur. le graphisme, simple, en aplats légers, nous fait entrer dans cet univers tout en douceur, sans agressivité, et cela contraste avec ce qui est généralement montré dans la vision de la folie.
Le récit ne va pas spécialement se tourner vers la description de cette folie, vers la vision que le malade donne, provoque. le rapport aux autres n'est pas central dans l'histoire : les rencontres passent comme des fantômes, on se côtoie mais on ne s'influence pas, donc on ne se juge pas.
Le récit va se focaliser surtout sur le lâcher prise avec la vie dite normale, c'est une histoire de détachement avec la société, ses carcans, ses règles, d'une déresponsabilisation volontaire, une vie à laquelle il ne faut surtout pas donner de sens, parce qu'on en a plus la force, d'où les actes incohérents en périodes de crises. Beaucoup d'ouvrages sur le thème ont tendance à décrire l'internement ou la camisole chimique comme une prison, on ne peut se dégager du pathos romantique dans les formes de créations, folie égale tragédie, notre vision est faussée et cette bande dessinée à le mérite de remettre les pendule à l'heure, est l'antithèse de “Vol au dessus d'un nid de coucous”. Ici, au contraire, les auteurs démontrent que le véritable noeud du problème, c'est avant tout de se confronter aux responsabilités du quotidien, à l'image que l'on doit donner de soi à la société, et le pire poison pour ces être fragiles, c'est sans doute le culte de la réussite.
J'ai trouvé cette bande dessinée très courageuse, loin de la victimisation, bref, une lecture édifiante et nécessaire.
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