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Critique de benifabs


« Mon chien stupide » décrit la désintégration d'une famille où les enfants vont quitter le nid familial. Les parents qui n'étaient plus soudés que par leurs enfants vont devoir remettre en question leur vie. Bref une famille en voie de décomposition lente qui, aujourd'hui, serait recomposée depuis longtemps.
Henry Molise, la cinquantaine, est un scénariste propriétaire d'une grande villa «ressemblant au domicile d'un écrivain à succès », près de Malibu où il vit avec sa femme et leurs 4 enfants. Un soir, de retour à son domicile, il découvre dans son jardin un animal difficilement identifiable… Il s'agit d'un énorme chien qui va, par sa présence et ses exactions être un révélateur des fissures de cette famille américaine et la faire imploser. Ce sera l'occasion pour Henry, désabusé par la vie, de faire le bilan de sa vie d'homme, sa situation actuelle, son couple, son rôle de père et ses envies professionnelles.
Cette créature « stupide », comme il a été surnommé, est aussi une métaphore des angoisses et des frustrations de l'écrivain qui voit en lui l'occasion de prendre sa revanche sur la vie
“Stupide était la victoire, les livres que je n'avais pas écrits, les endroits que je n'avais pas vus, la Maserati que je n'avais jamais eue, les femmes qui me faisaient envie, Danielle Darrieux, Gina Lollobrigida, Nadia Grey. Stupide incarnait mon rêve d'une progéniture d'esprits subtils dans des universités célèbres, d'érudits doués pour apprécier toutes les joies de l'existence. Comme mon bien-aimé Rocco, il apaiserait la douleur, panserait les blessures de mes journées interminables, de mon enfance pauvre, de ma jeunesse désespérée, de mon avenir compromis.”
Sa femme Harriet « dramaturge » rédige des textes pour pallier aux carences littéraires de son fils. Mais le professeur n'est pas dupe, après avoir sévèrement noté son fils, il écrit à Harriet :
« Chère Mme Molise, je tiens à vous remercier pour votre superbe dissertation sur Bernard Shaw. C'est de très loin le plus bel essai écrit par un parent que j'aie jamais lu en vingt-cinq ans d'enseignement. Officieusement, c'est un plaisir pour moi de vous récompenser d'un A. Toutes mes félicitations. Sincèrement vôtre, Thomas Roper. »
D'origine italienne, Henry rêve sans cesse d'aller écrire et vivre à Rome.
Une écriture drôle qui adoucit le quotidien de cette famille où ce ne sont que des vieux non-dits qui vont s'exprimer de tous bords, sous forme de trahisons, disputes, départs…..
Fante livre une réflexion sur l'écriture. Il exprime la frustration du romancier devenu scénariste pour des questions financières, avoue ses regrets littéraires et méprise l'industrie cinématographique,
Ce livre découvert dans un cercle de lecture ne laissera cependant pas beaucoup de traces dans ma mémoire de lecteur car le narrateur fait preuve d'une grande désillusion sur sa vie de famille. Et ce n'est pas du tout ma vision d'une vie réussie.
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