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Critique de nigelfcna


Ce confinement aura au moins eu un mérite, celui de me rabibocher avec les auteurs du 19ème. le rayon "Littérature classique" de l'immense centre commercial voisin est inversement proportionnel à la superficie de ce dernier. Il y a bien quelques Camus, Orwell ou Gary, tous déjà lus. Tiens, Maupassant ! A l'évocation de ce nom, voilà ma mémoire qui vagabonde, qui rejoint des temps adolescents et louvoie entre des souvenirs douloureux de lectures imposées où Flaubert, Zola et Balzac règnent en maîtres. Rebuté, je n'ai pas ouvert de roman du 19ème depuis le lycée. Mais après tout, à situation exceptionnelle, résolution exceptionnelle. Déterminé, mais prudent, ce sont donc les quarante petites pages du Horla qui feront office de lieu de retrouvailles. Et en fait de retrouvailles, il s'agit plutôt d'une superbe découverte. La nouvelle prend la forme d'un journal, celui d'un homme qui sombre peu à peu dans la folie. Folie ou surnaturel ? Maupassant flirte constamment entre les deux. Après tout, les domestiques eux aussi observent des évènements étranges. N'aurions-nous pas à faire là à un phénomène imperceptible, échappant à nos sens ? "D'où viennent ces influences mystérieuses qui changent en découragement notre bonheur et notre confiance en détresse ?", s'interroge le narrateur. Tout le génie De Maupassant se trouve dans sa manière de retranscrire comment l'angoisse s'empare lentement et progressivement d'un homme ordinaire jusqu'à le posséder complètement. Les mécanismes menant à la folie sont décrits avec un tel réalisme et une telle acuité que le lecteur ne peut que s'identifier, non sans effroi, au narrateur. Nul n'est à l'abri, semble nous dire Maupassant.
"9 août : - Rien, mais j'ai peur.
10 août : - Rien, qu'arrivera-t-il demain ?"
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