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Critique de tomlarret


« On a pas de magie mais on a des gros flingues » comme aurait dit mon adjudant-chef. Redécouvrez l'éternel affrontement entre technologies et sortilèges à la lecture de cette fresque fantasy épique teintée d'une réjouissante esthétique steampunk.


Accrochez-vous dès le début, car le roman s'ouvre sur un prologue apocalyptique qui démarre en trombe, avec la rencontre fracassante de plusieurs mondes, tous également condamnés. On passe quasiment sans transition d'un problème indéterminé au chaos le plus total, dans un scénario assez addictif, où se succèdent mystères, résolutions entraînant de nouveaux mystères, sans nuire à une action bouillonnante. le style dont le rythme saccadé n'empêche pas une sobre élégance, tout en spontanéité, correspond bien au rythme frénétique de l'ensemble.

La connaissance de l'Univers est distillée à doses mesurées, suffisamment précises toutefois pour marquer le lecteur, grâce, notamment à une cohérence des mondes étonnante.
Oubliez toutes les lois étriquées de la physique, préparez-vous à découvrir une, voire des, magies très élaborées, dont l'auteur parvient à éviter les écueils habituels du genre (incohérences et raccourcis, pour ne citer qu'eux).

Le bestiaire est éminemment fourni ; grâce entre autres aux transformations multiples (immédiates, latentes, physiques, psychologiques, intimes ou universelles) que subissent ou développent les personnages. L'évolution est ici l'une des thématiques transversales de ce premier tome, qu'il s'agisse de celle de l'Univers ou des personnages.


Ces derniers sont d'ailleurs bien décrits, mais surtout fouillés psychologiquement. Une mention spéciale au personnage fascinant de Skylar dont la condition particulière (ainsi que ses conséquences morales) est amenée avec brio, et tout aussi bien développé. Mais on évite tout de même les lenteurs, car, ici, avant tout, c'est la guerre et ça se castagne dans tous les coins.
Les nombreux combats qui parsèment l'ouvrage sont rythmés, bien mis en scène, surtout aisés à visualiser. Qu'il s'agisse de rois-divins armés de lames transcendantes, de simples humains munis de lances-roquettes, de pseudos zombies, de navires volants ou de dragons, chaque bataille et chaque duel sont représentés avec talent.

Dans l'esthétique générale du roman, je n'ai déploré (et encore) qu'une certaine brièveté dans les descriptions des lieux, ce qui laisse toutefois libre cours à votre imagination. Mais il ne faut pas s'arrêter à ce qui n'est au fond qu'un détail qui préserve le tempo allegro de l'oeuvre, car les différentes ambiances, qui vont de l'onirique à l'horrifique, sont par contre fort bien posées.

Sa force principale réside, à mon sens, dans la multiplicité des points de vue servie par les alternances d'un monde à l'autre entre chapitre. Avec des personnages non manichéens, présentant forces et faiblesses, on finit par se demander qui sont les véritables monstres, et en déduire finalement, qu'à cause d'un mélange d'ignorance, d'ambitions et de défiance, le véritable monstre se trouve au fond de l'oeil de chacun.

On ne peut choisir de camp dans cette oeuvre à la cadence effrénée, fourmillante de créativité, qui vous transporte, à coups d'ailes écaillées ou d'aéronefs d'acier, au coeur de plusieurs mondes ravagés, ou subsiste, malgré tout, un faible espoir... Pour moi, celui de découvrir le tome 2 sans plus attendre.


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