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Critique de Nokturne


Une écriture qui accuse un sacré coup de vieux, plus encore que celle de Green, cet autre chrétien raffiné: au XXIe siècle, on pourra difficilement ne pas trouver le style du livre gourmé et à l'occasion grandiloquent (combien d'envolées lyriques!). Ici la phrase est reine et on a parfois l'impression qu'elle est écrite pour elle-même seulement, parce qu'elle brille... Un tel style, qui a l'allure d'un snobisme esthétisant et, à ce titre, a dû séduire une poussiéreuse Académie française, a maintenant quelque chose de précieux et de pédant.

Un texte qui, cela a son importance évidemment, date d'une époque où l'on s'exprimait oralement en déclamant, que l'on soit écrivain, homme politique ou speakerine. Pour ma part, cette écriture ampoulée, typique d'un temps et d'une culture (française), m'a gêné parce qu'elle étouffe l'histoire et les personnages. Une littérature trop aristocratique, trop "vieille France" à mon goût.

Le sujet du livre est lui-même suranné: le combat, vite perdu, contre le désir chez un jeune homme élevé par une mère dévote et qui peine à se situer par rapport à sa propre foi (on retrouve le canevas de Moïra, de Green, écrit 24 ans plus tard). Qui aujourd'hui, et même quel chrétien, se sent encore taraudé par le "péché de la chair"?...

Dans ces conditions, avec sa forme et son fond tout au plus pittoresques, je vois mal ce qui permettrait à ce court roman de retenir l'attention de la postérité autrement que comme une exemplaire "pièce de musée".
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