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Critique de Le_chien_critique


Vous en avez marre de lire toujours les mêmes histoires de super héros interchangeables ? Alors laissez vos cases de comics de côté et lisez ce super roman super réussi et super drôle.

David Brinkley, la quarantaine bedonnante, a une vie de famille heureuse dans une petite ville de banlieue. Rien d'extraordinaire si ce n'est un détail : il est un super héros à la retraite. Depuis 10 ans, il s'est rangé des exploits, ces super potes sont morts ou en maison de retraite et ces pouvoirs ne sont plus ce qu'ils étaient. Mais certains événements vont le pousser à revêtir son ancien costume.
Jamais nommé, quelques pistes nous sont données : Il a été adopté, il est originaire de la planète Cronk, la cronkite lui fait perdre ses pouvoirs et il est reporter. Bref, un pastiche de comics sous forme de roman.

Après un début assez calme, nous présentant l'homme sous le masque, l'action survitaminée qui fait le charme des comics prend le pas : un grand complot de super vilains, des rebondissements et coup de théâtre, des méchants pas gentils, de la baston avec pour cadres les monuments historiques, sans oublier l'espace et même au-delà.
Je ne connais rien aux comics, si ce n'est parfois leurs adaptations audiovisuelles, la contre culture américaine des seventies est une inconnue pour moi, mais malgré cela, j'ai pris mon pied en lisant ce roman. La faute à un humour ironique, faisant fit de la bienpensance.
- Écoute. Les gars de la garde nationale ont arrêté certains de ces braqueurs. Ce ne sont pas des gens comme toi et moi.
- Allons, Punch, les Noirs sont des gens comme toi et moi.
- C'est pas drôle.
- Ouais, désolé.

Les trouvailles sont légions :
- Etre un super héros n'est pas une sinécure, il faut rester fidèle à son image, même au pieu. Une pression trop grande, résultat :il "bande guimauve". L'occasion d'une séance chez le psy hilarante.
- La mauvaise utilisation de ses pouvoirs, notamment de sa vision gamma pour reluquer sous les vêtements des filles a de fâcheuses conséquences
- L'école des supers vilains, le tailleur de costumes spécial héros, le super héros maléfique issu d'une relation incestueuse, un homosexuel pervers ( et quel figure de la littérature !), le gag du vol d'essai après 10 ans d'abstinence, ...
Et puis un roman, américain de surcroit, faisant référence à Jacques Brel ne peut être mauvais.

Les fans de comics y décèlerons plein de références, les historiens de la culture et contre culture américaine seront ravis, et toutes ces références n'entachent pas le plaisir de lecture pour le profane. Plusieurs niveaux de lecture sont possibles : du pastiche au divertissement, de l'introspection à l'hégémonie américaine et du capitalisme. Un roman qui prend toute son envergure au fil des pages.
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